" "
Posted by - support -
on - 10 hours ago -
Filed in - Society -
-
9 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
La Fondation Friedrich Ebert, à Fann Résidence, a accueilli samedi le lancement officiel de l’étude Sunu Gis Gis (Notre vision), intitulée Bassirou Diomaye Faye : de l’opposition radicale à l’exercice du pouvoir d’État. An 1. Organisée par Afrikajom Center, la rencontre a rassemblé experts, intellectuels et membres de la société civile autour d’un débat sur la première année de gouvernance du président Diomaye Faye, et sur les défis liés à la consolidation de la démocratie sénégalaise.
Le professeur Alioune Tine, président d’Afrikajom Center et ancien représentant du système onusien au Mali, a introduit les échanges par un plaidoyer ferme en faveur des droits humains, de la presse libre et de la société civile. Il a insisté sur l’urgence de sauvegarder les acquis démocratiques du pays, en appelant à des réformes profondes pour prévenir toute dérive. « Les droits humains sont le code d’accès à la démocratie », a-t-il lancé, appelant à la libération des détenus d’opinion et à une préférence pour le dialogue au détriment de la répression. Il a aussi mis en garde contre la tentation d’une “tyrannie de la majorité”, plaidant pour une démocratie plus inclusive, fondée sur l’écoute et la participation citoyenne.
Panel d’experts : Économie, environnement et démocratie sous la loupe
Modéré par la professeure Ndèye Astou Diop de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le panel a permis d’aborder des thématiques cruciales pour l’avenir du pays. La maîtresse de conférences Waoundé Diop a présenté un tableau nuancé de la situation économique. Malgré une dette publique élevée et un chômage préoccupant estimé à 44 %, elle a salué les avancées de l’État dans le domaine du recouvrement fiscal. « Le secteur informel doit participer à l’impôt, mais il faut que les citoyens ressentent les effets de la croissance », a-t-elle déclaré, rappelant que cette équité est une condition clé pour assurer un développement durable. L’environnementaliste Mamadou Lamine Diagne a salué pour sa part deux mesures fortes du gouvernement : l’interdiction de l’exploitation minière dans la Falémé et l’encadrement de l’orpaillage. Il a toutefois regretté que “7,5 tonnes d’or extraites à Sabadola aient été exportées sans bénéfice pour les artisans locaux”, appelant à une répartition plus équitable des ressources naturelles.
La professeure Penda Mbow, intervenante lors de la rencontre, a affirmé avec force que “les acquis démocratiques du Sénégal ne sont pas négociables”. Elle a souligné l’urgence de mettre en œuvre les recommandations des Assises nationales pour consolider les institutions. “Quiconque voudra s’en prendre à ces acquis échouera avant d’y parvenir”, a-t-elle averti, rappelant l’importance historique de la culture et de la diplomatie dans l’influence du pays.
La cérémonie s’est achevée par un appel à l’unité et à la lucidité. Les intervenants ont unanimement souligné que la réussite de la transition politique passera par le dialogue, le respect des droits humains et une gouvernance inclusive. Pour Alioune Tine, le Sénégal a en main les ressources nécessaires : son histoire, sa culture, ses traditions de palabre et de résistance à l’injustice. Il lui reste à s’en inspirer pour bâtir un modèle démocratique plus fort. À l’heure où l’autoritarisme gagne du terrain en Afrique, le Sénégal redevenir un laboratoire d’invention démocratique: “Le Sénégal doit être un modèle de démocratie, non pas par imitation, mais en s’inspirant de ses propres valeurs.” Cette étude “Sunu Gis Gis” se veut une contribution majeure pour éclairer les choix politiques et sociaux des prochaines années, dans l’intérêt général de la nation.
LAMINE DIEDHIOU
L’article Afrikajom Center-cérémonie de lancement de l’étude “sunu Gis Gis” : Alioune Tine plaide pour une démocratie renforcée et inclusive est apparu en premier sur Sud Quotidien.