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Le trachome est éliminé au Sénégal en tant que problème de santé publique depuis le 15 juillet dernier. Ce progrès a été célébré hier, mardi 16 septembre à Dakar. Profitant de de cette rencontre, l’Oms a appelé à la vigilance le Sénégal qui détient déjà son plan national de surveillance post-élimination qu’afin de garantir la pérennité de ce progrès sanitaire et de prévenir toute résurgence.
Le trachome, une maladie des yeux due à une bactérie appelée Chlamydia trachomatis, constitue la principale cause infectieuse de cécité dans le monde. Au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique (Mshp) a reçu la notification de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) le 15 juillet dernier, validant son élimination en tant que problème de santé publique dans le pays. Hier, mardi, lors de la célébration de ce progrès, le directeur de cabinet du (Mshp) Samba Cor Sarr a déclaré: «cette victoire hisse notre pays dans le cercle restreint des 25 États au niveau mondial, dont 09 au sein de la Région africaine. Cette reconnaissance incarne les ambitions du Sénégal en matière de santé préventive, de résilience communautaire, et de gouvernance multisectorielle» . Pour Samba Cor Sarr, la première enquête nationale a été menée en 2000 et la cartographie complète de la maladie achevée en 2022. « Ce succès structurant de notre système de santé est le fruit d’une mise en œuvre rigoureuse de la stratégie CHANCE, recommandée par l’OMS, comprenant, des interventions chirurgicales contre le trichiasis trachomateux; l’administration de masse d’antibiotiques dans les zones endémiques; des campagnes de sensibilisation sur l’hygiène faciale; le renforcement durable de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement » a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « ces actions menées dans 24 districts sanitaires couvrant une population de 2,8 millions de Sénégalais, ont eu un impact décisif non seulement dans l’élimination du trachome, mais aussi dans la réduction significative des cas de cécité évitable dans notre pays ». Au sein de l’Om, son représentant Dr Madi Ba atteste : « Grâce à la mise en œuvre rigoureuse de la stratégie de CHANCE (Chirurgie, antibiotiques, nettoyage du visage et changement de l’environnement), le Sénégal a su inverser la tendance en combinant intervention médicale, action communautaire et amélioration des conditions de vie des populations ».
Au-delà de la victoire sanitaire, célébrée hier par les acteurs de la lutte, le directeur de cabinet du Mshp fait savoir que cette validation représente un levier stratégique pour la transformation globale de leur système de santé et l’atteinte des objectifs de souveraineté, d’équité, et de développement durable. Elle incarne aussi leur engagement à construire un Sénégal solidaire, inclusif et fort de ses institutions, tel que défini dans le pilier 1 du Projet Sénégal 2050.
Pour SigthSavers, partenaire du ministère de la Santé dans cette lutte contre ladite maladie, le Sénégal montre aujourd’hui l’exemple à l’Afrique et au monde entier. « Ce pays a prouvé qu’il est possible d’éliminer les maladies inévitables grâce à une approche axée sur la dignité humaine, l’équité en matière de santé et des engagements circulaires. J’espère que cette célébration pourra également être une source d’inspiration pour d’autres initiatives de santé publique et je pense aussi que les autres pays qui sont là dans la salle vont aussi prendre le bon exemple du Sénégal » a déclaré Boubacar Dicko, représentant de SigthSavers. Et Madi Ba de l’Oms d’ajouter : « nous sommes fiers d’avoir accompagné le Sénégal tout au long de ce parcours en fournissant des orientations cliniques, en facilitant l’accès aux antibiotiques grâce à des donateurs, en soutenant les enquêtes épidémiologiques et en validant le dossier délimitation du Sénégal avec rigueur et transparence ».
Pérennisation du progrès
Toutefois, cette célébration constitue aussi un appel à la vigilance. Pour l’Oms, l’élimination ne signifie pas la fin de la lutte. Dr Madi Ba estime que la surveillance, la post-validation, la gestion des cas résiduels et l’intégration des soins oculaires dans les services de santé routines seront désormais les piliers de la pérennisation de ce succès. Il appelle ainsi le Sénégal à la vigilance. Au niveau des autorités sanitaires, le directeur de cabinet Samba Cor Sarr a tenu à rassurer l’Oms. Il soutient qu’afin de garantir la pérennité de ce progrès sanitaire et de prévenir toute résurgence, le ministère de la Santé propose la mise en œuvre d’un plan national de surveillance post-élimination articulé autour des priorités dont le Suivi épidémiologique renforcé dans les zones anciennement endémiques, incluant des enquêtes régulières sur la prévalence, la qualité de l’eau, et les comportements d’hygiène ; le renforcement des capacités locales, à travers des formations continues pour les agents de santé communautaires, enseignants et relais sociaux ; le développement de modules d’hygiène et santé oculaire dans les curricula scolaires et les campagnes de sensibilisation. Il en est de même de la mobilisation communautaire durable, incluant des comités locaux de surveillance et des initiatives villageoises d’assainissement, comme de l’institutionnalisation de la surveillance post-élimination dans les politiques locales de santé, en lien avec les collectivités territoriales.
« Les Perspectives stratégiques seront l’inscription de ce jalon dans les indicateurs nationaux de transformation sanitaire ; le renforcement budgétaire pour la surveillance et la coordination multisectorielle ; la valorisation diplomatique du succès sénégalais dans les fora internationaux et régionaux » a-t-il avancé.
Denise ZAROUR MEDANG
L’article Célébration de l’élimination du trachome comme problème de santé publique : le Sénégal parmi le top 10 est apparu en premier sur Sud Quotidien.