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(APS) – Le premier théâtre national sénégalais, dont le 60e anniversaire se tient ce jeudi, porte depuis 1965 le nom de Daniel Sorano, un métis franco-sénégalais qui a marqué le monde pour sa brillante carrière de comédien et d’acteur, a confié l’ancien directeur de ce temple de la culture, Ousmane Diakhaté.
Pour l’enseignant-chercheur à la retraite, très peu de personnes, en dehors des passionnés et des spécialistes du théâtre, connaissent le parcours artistique de Daniel Sorano et ses relations avec le Sénégal.
Ousmane Diakhaté renseigne que Daniel Sorano, le parrain de cette institution inaugurée le 17 juillet 1965 par le président-poète Léopold Sédar Senghor, était un acteur et metteur en scène franco-sénégalais.
‘’Il est né à Toulouse (France) le 14 décembre 1920, mais de parents originaires de Saint-Louis du Sénégal. Son père, Gabriel Sorano, était greffier en chef au Palais de Justice de Dakar. Il dirigeait la chorale de la cathédrale et a été aussi sociétaire de la Jeanne d’Arc de Dakar’’, a-t-il rappelé.
Selon lui, ‘’Daniel Sorano a passé son enfance à Dakar avant de retourner à Toulouse où il a reçu une formation théâtrale. Il a eu, après, une carrière très brillante en tant que comédien et acteur à Toulouse et dans le monde entier’’.
Il estime que c’est en ‘’hommage à cet héritage culturel’’ que le président Senghor, qui avait une large culture du théâtre, a choisi Daniel Sorano comme parrain de cette institution.
‘’Daniel Sorano était un métis singulier. Voilà le lien qu’il y a entre Sorano et le Sénégal. C’est un lien de sang, mais aussi un lien avec le théâtre’’, a expliqué M. Diakhaté, pour justifier le choix de l’ancien président de la République sur sa personne comme parrain du premier théâtre national.
Il rappelle que, parlant de lui, le président-poète avait écrit dans sa biographie : ‘’Daniel Sorano fut à la fois français et sénégalais. C’est surtout que son génie d’acteur, au sens étymologique du mot, fut la symbiose dynamique des génies européens et africains’’.
‘’Daniel Sorano devient le nom de notre théâtre non seulement pour honorer la mémoire du Sénégalais qu’il est, mais aussi comme un symbole’’, expliquait Maurice Sonar Senghor, qui fut directeur du théâtre national.
S’exprimant à l’avant-veille de l’inauguration de ce temple de la culture, le 15 juillet 1965, il disait qu’être digne du nom de notre théâtre voudrait dire, essayer de lui ressembler. “Ce sera la leçon la plus efficace de ce souvenir’’, peut-on ainsi lire sur l’Unité africaine, l’organe officiel de l’Union progressiste sénégalais.
Ousmane Diakhaté signale qu’il existe d’ailleurs un théâtre Daniel Sorano à Toulouse.
‘’Ce n’est pas par hasard que deux villes, Dakar au Sénégal et Toulouse en France, ont chacune choisi de baptiser un théâtre du nom de Daniel Sorano’’, souligne l’universitaire, qui a déjà visité le théâtre Daniel Sorano de Toulouse.
Il rappelle qu’un projet de jumelage avait été envisagé du temps où il était directeur général, mais sans avoir abouti.
Revenant sur la carrière de Daniel Sorano, Ousmane Diakhaté indique qu’il a immortalisé de grands noms sur les planches.
Tout a commencé au ‘’Grenier de Toulouse’’, une jeune compagnie qui venait de naître à Toulouse où il avait été invité par Maurice Sarrazin.
Il rencontrera Jean-Louis Barrault du théâtre de l’Odéon à Paris, puis Jean Villar, alors directeur du théâtre national populaire qui lui propose le rôle de la ‘’Flèche’’ dans la pièce ‘’L’avare’’ de Molière.
Considéré comme ‘’le plus grand des comédiens de son temps’’, il interprète des rôles dans différentes pièces depuis 1946.
Il joue le rôle de ‘’Don Juan’’ de Molière avec la régie de Jean Vilar, puis ‘’Ruy Blas ‘’ de Victor Hugo, ‘’Macbeth’’de William Shakespeare, ‘’Marie Tudor’’ de Victor Hugo, ‘’Le Mariage de Figaro’’ de Beaumarchais, ‘’Ce fou de Platonov’’ de Tchékov.
Dans sa biographie, il est aussi mentionné sa rentrée de 1957 au cours de laquelle Jean Vilar lui confia sa deuxième mise en scène : ‘’Le Malade Imaginaire’’. Et en 1960, à la télévision, il joua dans ‘’Cyrano de Bergerac’’ d’Edmond Rostand.
En 1962, à l’Odéon-Théâtre de France, Daniel Sorano interprète le héros dans ‘’L’Orestie’’ d’Eschyle. Son dernier rôle au théâtre, sur cette même scène, sera celui de Shylock dans ‘’Le Marchand de Venise’’ de William Shakespeare.
Mais cette ‘’ brillante carrière’’ de comédien prend fin à Amsterdam le 17 mai 1962, à l’âge de 41ans, où l’artiste Daniel Sorano mourut d’une crise cardiaque, à l’issue du tournage du film le ‘’Scorpion’’.
‘’Il a joué de grands rôles, il était un grand metteur en scène. Et il a marqué le théâtre, disons, français, d’une manière générale’’, commente M. Diakhaté.
Côté formation, Daniel Sorano, licencié es lettre, avait opté pour le grand conservatoire de Toulouse en 1940. Il retourna à Toulouse où il fut reçu au conservatoire d’Art dramatique en 1943 avec la scène du ”Pauvre Homme” d’Orgon dans Tartuffe, et le rôle de ”Don Diègue” dans le Cid.
L’article Daniel Sorano, le parrain du 1er théâtre sénégalais, fut un ‘’brillant comédien’’ (universitaire) est apparu en premier sur Sud Quotidien.