« Le gouvernement d’Ousmane Sonko est composé de 25 ministres, 5 secrétaires d’État, dont seulement 4 femmes. Cela indique que les femmes occupent la portion vraiment incongrue avec une faible représentation », selon Diatou Cissé, journaliste et ancienne secrétaire générale du Synpics.
Invitée du « Jury du dimanche » sur iRadio, elle a précisé tout de même qu’il ne s’agit pas de faire un procès d’intention, mais c’était « une douche froide pour le mouvement social des femmes qui sont toutes déçues ». Elle précise : « En ma qualité de membre d’un collectif de femmes de 600 personnes pour demander la conservation des acquis des femmes à défaut de les revoir à la hausse, je note que c’est une revendication légitime ». Et signale : « Cela nous a valu des insultes, de la bêtise, de la stigmatisation, entre autres, mais aussi et surtout de la bienveillance. C’est une revendication légitime et les femmes ne sont pas comme on le prétend à la solde de lobbies internationaux. Nous avons eu des acquis. La revendication est fondée en droit et est liée à la participation des femmes dans la vie politique, mais aussi dans les instances de décision. »
Pour Diatou Cissé, la lutte des femmes remonte à 1975 déjà à l’Assemblée générale des Nations Unies qui a initié la Conférence de Mexico suivie de celle de Copenhague et, dans la foulée, celle de Beijing.
Et pour ceux qui parlent de lobbies internationaux, elle souligne que l’Arabie saoudite a été désignée présidente de la Commission sur l’égalité des sexes aux Nations Unies. En termes clairs, la journaliste affirme sans détour : « Le nouveau régime a manqué une occasion de donner un signal clair de toucher un bon point de la rupture. Il a raté le coche sur ce point précis, bousculer les certitudes établies ou préétablies, les conforts déjà sécurisés sont déplorables. Les femmes et leurs revendications n’ont pas été très présentes dans le discours du Pastef, mais dans leurs programmes. Il y a des avancées notoires qui sont mentionnées, mais il faut y ajouter s’il n’y a pas de promesses laissées en cours. Il en est de même pour le décret d’attribution. »
S’agissant de l’absence du ministère des Femmes, l’invité d’iRadio explique que « son souhait est que le ministère des Femmes disparaisse, parce que le concept de discrimination positive de promouvoir la participation égalitaire dans la gestion des affaires ne rime pas forcément avec être une entité à part ».
Maintenant en tant que groupe, tient-elle à préciser, avoir une entité femme permet de définir des stratégies claires pertinentes en faveur des femmes.
Quid de la présence de plus de femmes dans le gouvernement ? La société gagnerait à avoir beaucoup plus d’avis de femmes. « Le point de vue des femmes, associé à celui des hommes, peut générer de bonnes décisions », conclut-elle.