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Le dossier de Youssouf Bathily et de ses collaborateurs, accusés de malversations dans la gestion des masques anti‑Covid, a été renvoyé devant la Cour d’assises malienne malgré la livraison effective des équipements.
Le dossier de l’ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, et de ses collaborateurs, dans le cadre de l’affaire dite du « Covidgate », a été officiellement renvoyé devant la Cour d’assises. Cette procédure judiciaire, ouverte à la suite d’un rapport du Bureau du Vérificateur général (BVG) sur des irrégularités liées à la gestion des masques de protection pendant la pandémie de Covid‑19, constitue l’une des plus importantes affaires économiques et judiciaires de ces dernières années au Mali.
Youssouf Bathily, figure du monde des affaires malien, avait été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 23 novembre 2022 par le Pôle économique et financier de Bamako. À ses côtés figurent notamment le secrétaire général de la CCIM, Cheick Oumar Camara, et le comptable Lamine Sacko. Ils sont poursuivis pour « atteinte aux biens publics, blanchiment de capitaux et favoritisme » dans le cadre de l’exécution du programme présidentiel « Un Malien, un masque », lancé en 2020 sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Le programme visait à fournir gratuitement à la population malienne 21 millions de masques — 10 millions 050 000 masques chirurgicaux et 9 millions 050 000 masques lavables et réutilisables — pour un montant total de 10,9 milliards de francs CFA. L’ensemble des masques avait été commandé auprès de fournisseurs étrangers et locaux sous la supervision de la CCIM, en partenariat avec le ministère du Commerce. Les masques ont bien été réceptionnés et distribués, comme l’avait confirmé le BVG à l’époque. Néanmoins, l’enquête avait mis en lumière des irrégularités dans les procédures administratives et financières, notamment en matière d’enregistrement des contrats et de paiement de certains droits, malgré un arrêté ministériel prévoyant des exonérations.
Au cours de la procédure, Youssouf Bathily avait obtenu, en juin 2023, une décision favorable de la Cour d’appel pour une liberté provisoire, contre le versement d’une caution initialement fixée à 150 millions FCFA puis portée à 850 millions FCFA. Mais le Procureur général avait introduit un pourvoi en cassation, et la Cour suprême avait cassé cette décision, estimant que les investigations n’étaient pas encore achevées.
Dans son arrêt de renvoi, la chambre d’accusation de la Cour d’appel a accordé un non‑lieu partiel à certains autres prévenus — Soya Golfa Bathily, Sékou Dramera, Alpha Paul Guindo et Alou Bathily — mais a confirmé la tenue d’un procès criminel contre Youssouf Bathily, Cheick Oumar Camara et Lamine Sacko. Le procès devant la Cour d’assises devrait permettre de déterminer les responsabilités dans cette affaire et d’éclaircir les zones d’ombre autour de la gestion de ce marché public, attribué en urgence durant la pandémie.
Ce dossier, qui symbolise les dérives potentielles dans la gestion des fonds publics en période de crise sanitaire, retient l’attention par son ampleur : un marché de près de 11 milliards FCFA, une livraison effective des masques constatée par les vérificateurs, mais des infractions présumées liées aux formalités contractuelles, au contrôle financier et à la transparence des procédures.
APA
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