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Le rapport Afro-baromètre publié hier pose avec acuité la question de l’engagement citoyen, la participation des citoyens à la résolution des problèmes auxquels est confronté le continent sur le plan politique. Le rapport montre un engagement plus significatif des pauvres et des moins scolarisés que les plus nantis.
Par Justin GOMIS – Après avoir sorti un rapport l’année dernière sur la démocratie en Afrique, Afro-baromètre a publié hier un rapport afin de donner une image de la participation de l’engagement citoyen à travers le continent. Les résultats de ce rapport, effectué dans 39 pays africains entre 2021 et 2023, ont permis ainsi de remarquer que l’engagement des jeunes en politique est moins intéressant que quand il s’agit de s’engager pour les manifestations et les contestations. «Les jeunes, qui constituent 60% de la population du continent africain, sont moins enclins à s’engager en politique que quand il s’agit de participer à des manifestations ou à des contestations à travers le continent», a-t-on indiqué dans le document. «Nous avons vu par exemple que dans certains pays, les jeunes participent relativement aux élections. Dans une certaine mesure au Sénégal, si on analyse à fond des données, on pourrait constater que ce ne sont pas forcément les jeunes qui votent le plus. Mais nous savons aussi que les jeunes sont plus en avant pour les manifestations et les contestations en Afrique. Ils vont moins voter que les autres tranches de la population», a soutenu Pr Abdoulaye Diagne.
Dans le même sillage, le rapport révèle que l’engagement citoyen en Afrique reste tributaire d’un certain niveau de précarité dans le continent. «Il va avec un certain niveau de précarité», souligne le document. Un autre constat : ceux qui sont le plus en situation de précarité ont tendance à plus s’engager en politique que ceux qui sont plus nantis. Le constat est identique pour les instruits. Ceux qui sont le moins scolarisés s’engagent beaucoup plus que ceux qui sont scolarisés à travers le continent. Selon Lionel Osse Essima, assistant gestionnaire de projets Afro-baromètre pour l’Afrique de l’Ouest anglophone et l’Afrique du Nord, ce faible engagement des jeunes s’explique par le manque de sensibilisation sur la question politique. «Il faut expliquer aux jeunes pourquoi ils doivent s’engager. Au niveau du système scolaire, il faut augmenter, renforcer l’éducation civique pour enseigner la participation aux jeunes en commençant à leur inculquer les valeurs de participation, leur expliquer pourquoi leur contribution est importante, pourquoi ils doivent participer, renforcer aussi le système de mentorat pour augmenter la capacité des jeunes à participer», conseille-t-il. De l’avis de l’assistant gestionnaire de projets Afro-baromètre pour l’Afrique de l’Ouest anglophone et l’Afrique du Nord, nous devons aussi éviter de prendre les jeunes pour du bétail électoral.
«Les gouvernements doivent mettre en place des politiques qui visent à encourager la participation des jeunes. Car les raisons pour lesquelles les jeunes ne s’engagent pas, c’est parce qu’il y a un manque de formation. Ils ne savent pas pourquoi ils doivent s’engager, quel est le rapport entre la pression que vous mettez aux gouvernants et les retours que vous attendez de vos gouvernants. Je pense que ce sont des mécanismes qu’on devrait mettre en place pour améliorer la participation des jeunes sur le continent», ajoute-t-il.
Par ailleurs, le rapport a aussi remarqué que le contact des populations a augmenté envers leurs leaders, à savoir les membres du Parlement, les conseillers municipaux, les chefs traditionnels. De même, il a montré que pour l’année 2025, le taux de corruption est en train de baisser. «C’est une tendance qui est très favorable. Dans un pays comme le Sénégal, je ne serais pas surpris si l’année prochaine le niveau de la corruption baissait de façon significative par rapport aux autres pays. Cela signifie qu’on commence à prendre très au sérieux la question et que des moyens appropriés commencent à être mobilisés dans un nombre croissant des pays pour faire baisser significativement le niveau de corruption en Afrique», se réjouit Pr Diagne.
Il faut aussi noter que dans ce rapport, il a été également ajouté des analyses qui portent sur les dix dernières années dans les trente pays qui ont été enquêtés de manière discontinue, de 2011 à 2023. L’intérêt du rapport est de faire en sorte que ces manquements soient corrigés et que les jeunes participent beaucoup plus pour améliorer les performances des gouvernements au quotidien sur le continent.
justin@lequotisien.sn
L’article Publication du rapport Afro-baromètre sur l’engagement citoyen : Les pauvres sont plus engagés politiquement que les riches est apparu en premier sur Lequotidien - Journal d'information Générale.