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Le Sénégal marque un tournant décisif dans sa politique sociale en s’attaquant à la vulnérabilité des travailleurs agricoles. Abass Fall, ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, a présidé, hier à Saly, la cérémonie d’ouverture d’un Dialogue national autour de la protection sociale des travailleurs du secteur agricole. Cette rencontre de trois jours vise à étendre la couverture sociale à une population souvent oubliée, pourtant essentielle à la sécurité alimentaire du pays.
Par Alioune Badara CISS( Correspondant) – Lors de la cérémonie d’ouverture du Dialogue national sur la protection des travailleurs ruraux, hier à Saly, le ministre Abass Fall a souligné l’importance cruciale de cette initiative, avant d’insister sur le rôle vital des ressources humaines du monde rural. «Les travailleuses et travailleurs agricoles sont le cœur battant de notre Nation. Ils sont les artisans de notre sécurité alimentaire, les bâtisseurs de nos économies locales, les gardiens silencieux de nos traditions rurales. Et pourtant, il faut l’avouer, ils figurent aussi parmi les plus vulnérables, les plus exposés aux aléas climatiques, économiques, sanitaires, et trop souvent, les plus oubliés des systèmes de protection sociale», regrette le ministre.
C’est pourquoi, dira-t-il, la protection sociale des travailleurs agricoles n’est plus une option, mais une nécessité. «Dans un pays tel que le nôtre, riche de sa jeunesse, de son potentiel et de sa culture de solidarité, il est inacceptable que certains de nos concitoyens restent en marge des mécanismes qui protègent contre les aléas de la vie. La justice sociale ne saurait être partielle. Elle doit être complète, inclusive, universelle», a déclaré M. Fall.
Dans un contexte mondial marqué par des crises sanitaires, économiques et environnementales, les populations rurales et les travailleurs agricoles sont en première ligne. «Face à cette réalité, le besoin d’investir dans des systèmes de protection sociale robustes et inclusifs n’est plus un choix, mais une exigence sociale, un impératif moral, un levier stratégique de développement», a indiqué le ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions.
Cette démarche s’inscrit dans la lignée des recommandations internationales, notamment la Recommandation n°202 de l’Organisation internationale du travail (Oit), et les Objectifs de développement durable (Odd), en particulier les cibles 1.3 et 3.8 qui promeuvent la protection sociale pour tous et la Couverture santé universelle.
D’ailleurs, il a rappelé que le Sénégal a déjà amorcé une réforme majeure avec la construction d’un système de protection sociale universelle. La création, en 2021, de la Mutuelle sociale nationale des artisans du Sénégal (Msnas), qui garantit une couverture santé effective depuis février 2024, est une illustration concrète de cette volonté.
Aujourd’hui, l’objectif est clair. «Un nouveau cap s’ouvre devant nous : étendre le Rspc (Régime simplifié de protection sociale) au secteur agricole. Ce secteur, bien que vital pour l’économie et l’emploi, est souvent caractérisé par l’informalité, la pénibilité et l’insécurité. Nous ne pouvons plus accepter qu’un agriculteur soit contraint de vendre son bétail pour se soigner, qu’une femme transformatrice travaille sans droits, ou qu’un paysan âgé termine sa vie dans la misère, après une existence de labeur», a martelé le ministre Fall, soulignant que la protection sociale ne doit pas s’arrêter aux portes des villes, mais «doit aller là où le besoin est le plus criant : dans les champs, les villages, les marchés ruraux, les zones de pêche».
Ce Dialogue national de trois jours vise à établir les bases d’une couverture sociale adaptée au monde agricole, nécessitant une forte volonté politique, un financement durable, l’appui des partenaires et l’utilisation de la digitalisation. Le ministre estime qu’investir dans la protection sociale n’est pas un frein à la croissance, mais un pilier du développement durable. «Investir dans la protection sociale, ce n’est pas opposer la solidarité à la croissance. C’est, au contraire, renforcer les fondations d’un développement durable. C’est réduire les inégalités, lutter contre la pauvreté à la racine, et donner à chaque citoyen la capacité de vivre, non pas dans la peur du lendemain, mais avec confiance en l’avenir.»
Il a réaffirmé l’ambition d’un Sénégal où «les enfants sont soignés sans endettement des parents, les femmes rurales peuvent accoucher en sécurité, les jeunes ont une couverture santé et un avenir professionnel, les anciens bénéficient d’une retraite décente, les producteurs agricoles peuvent se relever après une mauvaise saison. Ce n’est pas un rêve. C’est une ambition légitime. Et c’est ensemble que nous devons la réaliser», a conclu le ministre.
abciss@lequotidien.sn
L’article Ruraux – Situation des travailleurs agricoles : Le Sénégal s’engage pour une protection sociale universelle est apparu en premier sur Lequotidien - Journal d'information Générale.