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À l’occasion de la fête du Travail, célébrée ce jeudi 1er mai 2025 à Casablanca, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a prononcé un discours marqué par une attaque virulente contre les principales centrales syndicales, qu’il n’a pas hésité à qualifier de « mercenaires ».
« Les syndicats sont des mercenaires, et je vous le dis en tant qu’ancien chef du gouvernement », a-t-il lancé devant une assemblée acquise, dénonçant une complicité présumée entre les syndicats et l’exécutif. Selon lui, les dirigeants syndicaux tirent des avantages personnels, tandis que la classe ouvrière, elle, reste totalement exclue des bénéfices de ces arrangements.
Dans le même discours, Benkirane a révélé que la commission préparatoire du neuvième congrès national du parti, tenu le week-end dernier à Bouznika, n’a pas adressé d’invitation au secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik. Ce dernier a ainsi été mis de côté, à l’instar du chef du gouvernement Aziz Akhannouch et du premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar.
« Le temps des politesses est terminé », a-t-il affirmé, accusant Moukharik d’avoir « contribué à faire tomber le Parti de la justice et du développement » lors des élections de 2021. Un reproche direct et sans équivoque.
Poursuivant sur le rôle des centrales syndicales, Benkirane a pointé du doigt l’enrichissement de plusieurs responsables, accusés d’avoir accumulé des gains considérables au détriment des droits des travailleurs. Pendant ce temps, a-t-il souligné, les conditions de vie de la classe laborieuse restent marquées par de grandes difficultés sociales et économiques.
Abordant la gestion gouvernementale, le secrétaire général du PJD s’en est pris à l’équipe dirigeante actuelle, en particulier à son chef, Aziz Akhannouch. Selon lui, ce dernier « n’a pas respecté ses engagements électoraux, notamment ceux portant sur l’aide directe et la revalorisation des salaires des enseignants ». Il a dénoncé ce qu’il qualifie d’« utilisation de l’argent public pour acheter les voix des électeurs ».
Il a également minimisé l’impact des hausses de salaires accordées récemment à certains fonctionnaires, estimant qu’elles sont « insignifiantes au regard de l’inflation et de la flambée des prix ».
Autre sujet de discorde : Benkirane a fustigé une visite d’Akhannouch dans la région d’Agourai, où ce dernier aurait organisé une fête en y sacrifiant « 60 moutons », alors que « le roi nous a dispensés cette année de l’abattage rituel ». Pour l’ancien chef de gouvernement, cet acte symbolise le fossé grandissant entre les dirigeants actuels et les préoccupations réelles des citoyens. « Le gouvernement a perdu toute légitimité », a-t-il conclu.
Ce discours intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les syndicats et le gouvernement. Ce 1er mai 2025, les travailleuses et travailleurs marocains commémorent leur journée internationale dans un climat empreint de crispation, marqué par les restrictions imposées aux libertés syndicales, les atteintes aux droits des travailleurs, et une érosion continue du pouvoir d’achat.
Cette journée constitue non seulement une date symbolique, mais également un moment fort de mobilisation, qui reflète le long parcours de lutte de la classe ouvrière pour défendre ses acquis et revendiquer l’amélioration de ses conditions économiques, sociales et politiques.
Comme chaque année, les manifestations du 1er mai au Maroc prennent une tonalité résolument revendicative. Les syndicats organisent des marches et des sit-in dans les principales villes du Royaume, portant des revendications récurrentes : augmentation des salaires, protection des droits syndicaux, liberté d’organisation, réforme des régimes de retraite et de protection sociale, amélioration des conditions de travail, et lutte contre la précarité et le chômage – particulièrement chez les jeunes.
À l’instar des années précédentes, cette journée voit également la participation active des leaders syndicaux et politiques, en particulier ceux de l’opposition. Ces derniers profitent de l’événement pour prononcer des discours critiques à l’égard des politiques gouvernementales dans divers domaines, tout en dressant le bilan d’une année d’action syndicale.
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