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À l’occasion de la fête du Travail, des milliers de manifestants issus de plusieurs centrales syndicales ont investi, jeudi 1er mai, les principales artères de la ville de Laâyoune. Brandissant des slogans hostiles à la politique du gouvernement, les participants ont exprimé leur refus de ce qu’ils qualifient de tentatives de remise en cause des acquis de la classe ouvrière, notamment à travers les lois encadrant le droit de grève et la réforme des retraites.
Dans une ambiance revendicative et déterminée, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la dignité et à la justice sociale. Ils ont exigé l’abrogation de décisions jugées iniques à l’égard des travailleurs, dénonçant « l’arrogance du pouvoir » et « l’emprise croissante du patronat au détriment des droits des salariés ».
Les cortèges n’ont pas éludé les revendications politiques. De nombreuses pancartes et banderoles ont insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la proposition marocaine d’autonomie, perçue comme une solution réaliste et définitive au conflit artificiel autour du Sahara marocain. Une option qui, selon les manifestants, consacre la souveraineté nationale et garantit la stabilité et le développement dans les provinces du Sud.
La cause palestinienne a également trouvé un écho dans les rues de Laâyoune. Les manifestants ont exprimé leur solidarité inconditionnelle avec les habitants de la bande de Gaza, dénonçant avec force ce qu’ils qualifient de « génocide continu » perpétré par l’occupant israélien, tout en fustigeant le silence de la communauté internationale et l’attentisme du monde arabe face aux souffrances du peuple palestinien.
Intervenant au cœur de la manifestation, Cheikh Maelainine Cheikh Ahmed, membre du bureau national du Syndicat libre des phosphates affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), a déclaré que « les marches du 1er mai à Laâyoune ont porté des messages clairs au gouvernement, l’appelant à respecter les droits économiques et sociaux de la classe laborieuse, en particulier les dossiers relatifs à la retraite et aux libertés syndicales ».
Dans une déclaration à Hespress, le responsable syndical a souligné que « les revendications exprimées n’étaient pas uniquement d’ordre social, mais portaient aussi une dimension politique à travers l’adhésion ferme à la proposition d’autonomie, considérée comme une option souveraine et sérieuse pour régler le conflit régional autour du Sahara marocain ».
Cheikh Ahmed a par ailleurs tiré la sonnette d’alarme sur le taux de chômage élevé dans les provinces du Sud, en dépit des efforts de développement entrepris. Il a souligné que « la jeunesse sahraouie réclame des opportunités d’emploi réelles, garantes de sa dignité et de son intégration effective dans le tissu économique national », appelant dans ce sens les autorités locales à « prendre au sérieux les revendications sociales formulées et à ne pas ignorer la voix des travailleurs en cette phase cruciale ».
Il a conclu en affirmant que « les fils du Sahara sont profondément attachés à la stabilité et au nouveau modèle de développement, et demandent l’accélération du processus de mise en œuvre de l’autonomie, qui constitue un levier essentiel pour renforcer la participation politique et assurer une justice territoriale ».
De son côté, l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a vivement critiqué l’exécutif, l’accusant de se désengager de ses engagements sociaux. Lors de son cortège organisé à l’occasion du 1er mai, l’UGTM a scandé un slogan cinglant : « Le gouvernement, des voleurs ! », reflet d’un mécontentement populaire croissant à l’égard de la gestion gouvernementale.
Les manifestants de l’UGTM ont également repris des slogans résumant, selon eux, le bilan du gouvernement en une formule lapidaire : « Santé : zéro. Éducation : zéro. Grève : zéro. Retraite : zéro », dénonçant la dégradation continue des services publics, l’enlisement du dialogue social et l’approche gouvernementale, jugée attentiste et méprisante, vis-à-vis des dossiers sociaux sensibles.
Dans le même contexte, la coordination des chauffeurs de taxis et les professionnels du transport affiliés à l’UMT ont exprimé leur ras-le-bol face à la précarité sociale et économique qui affecte le secteur dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra. Le cortège a appelé à la régularisation juridique et professionnelle de la profession, exhortant les autorités locales à ouvrir un dialogue sérieux et responsable, à même de répondre concrètement à leurs revendications légitimes.
Dans une déclaration accordée à Hespress, Mustapha Zrir, membre de la section régionale de la Fédération nationale du transport et des taxis au Maroc, a indiqué que les professionnels du secteur vivent une situation critique nécessitant une intervention urgente des autorités locales. Il a précisé que l’association qu’il représente a soumis une plateforme revendicative comportant plusieurs points essentiels.
Parmi les doléances prioritaires figure la lutte contre le transport clandestin, communément appelé « El Kwirat », qui représente une menace directe pour la stabilité du secteur et aggrave les difficultés rencontrées par les professionnels. Zrir a également évoqué la nécessité d’assurer une couverture sociale digne, en particulier à travers le régime de sécurité sociale, actuellement conditionné à l’obtention d’une autorisation de transport délivrée par les autorités, en l’absence d’un cahier des charges équitable.
Le syndicaliste a en outre dénoncé le coût prohibitif des autorisations, qui dépasse les capacités financières des travailleurs du secteur, certains allant jusqu’à verser 400 dirhams par jour pour des revenus insuffisants à couvrir les charges élémentaires. Il a souligné que « les professionnels travaillent durant des mois sans indemnisation juste, tout en assumant des dépenses élevées liées à l’assurance et à l’entretien quotidien des véhicules ».
Mustapha Zrir a conclu en affirmant que les travailleurs du secteur souffrent d’une situation déplorable qui affecte également leur accès au logement, à l’éducation et aux soins de santé. Il a appelé les autorités locales à ouvrir un dialogue franc et responsable, et à prendre en compte les revendications sociales qui traduisent la détresse d’une large frange des habitants de la région.
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