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À l’approche du 1er mai 2025, les principales centrales syndicales marocaines dressent un tableau sombre de la situation sociale, dénonçant la détérioration du pouvoir d’achat, l’aggravation des conditions de vie et les atteintes aux libertés syndicales.
Dans des déclarations à la presse, les dirigeants syndicaux expriment leur mécontentement face au traitement réservé par le gouvernement aux revendications sociales. Ils jugent les résultats du dialogue social insuffisants, loin des attentes du monde du travail.
Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), souligne que la fête du travail se tient cette année dans un contexte de « conditions exceptionnelles et extrêmement difficiles« , marqué par l’envolée des prix et l’effritement du pouvoir d’achat. Il dénonce le passage en force par le gouvernement d’une loi « entravant le droit syndical » en dehors du cadre du dialogue social, qualifiant cet acte de « violation flagrante » du droit de grève.
Moukharik pointe également que près de 70 % des grèves trouvent leur origine dans « l’inapplication des lois du travail et l’absence de déclaration des salariés à la CNSS« . L’UMT a formulé plusieurs revendications le 22 avril 2025, parmi lesquelles une augmentation générale des salaires, la hausse des pensions de retraite et la révision des allocations familiales, actuellement plafonnées à 300 dirhams par enfant pour trois enfants seulement.
Le syndicaliste insiste aussi sur la nécessité de protéger les libertés syndicales et fustige les licenciements abusifs de syndicalistes, tout en appelant à l’ouverture urgente de dialogues sectoriels, notamment dans l’éducation, la santé et les collectivités territoriales.
De son côté, Mohamed Zouiten, secrétaire général de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), déplore une « approche excluante » du gouvernement, qui limite le dialogue social à trois centrales syndicales, ignorant l’UNTM malgré ses 2.900 délégués et ses parlementaires.
Zouiten critique la poursuite d’une « méthodologie autoritaire » au sein des institutions élues et dénonce l’inaction du gouvernement face à l’explosion des prix des produits de base, aggravant la précarité des citoyens. Il appelle à la création d’une commission d’enquête sur le soutien aux éleveurs et les spéculations sur les marchés.
L’UNTM rejette catégoriquement le projet de loi sur la grève, qualifié d’ »atteinte grave » aux libertés publiques et aux acquis syndicaux. Zouiten exige un relèvement du salaire minimum et des pensions, ainsi que le respect des engagements sociaux précédemment pris par le gouvernement.
Il a également exprimé la solidarité totale de l’UNTM avec le peuple palestinien, appelant à rompre toute forme de normalisation avec Israël.
Younes Firachine, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), affirme que le 1er mai 2025 sera une nouvelle étape de mobilisation. La CDT entend dénoncer la détérioration du climat social, l’explosion du coût de la vie et la montée du chômage, avec plus de 80 % des ménages mécontents de leur niveau de vie, selon les dernières statistiques.
Firachine déplore l’absence d’application de l’accord du 30 avril 2022 et réclame l’adoption d’un cadre légal contraignant pour le dialogue social à tous les niveaux. Il souligne également la recrudescence des conflits sociaux, exacerbés par l’absence de réunions des commissions de conciliation.
À ses yeux, la situation sociale traverse une « crise étouffante« , accentuée par l’adoption de lois régressives et le recul des libertés syndicales. Le 1er mai, loin d’être une fête, marquera selon lui « le début d’une série d’autres actions de protestation« .
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