Les précipitations abondantes qui ont arrosé le sud-est du Royaume en septembre marquent un début prometteur pour la saison agricole 2024-2025, selon les dernières données fournies par le ministère de l’Équipement et de l’Eau. Ces pluies, considérées comme exceptionnelles, offrent des perspectives optimistes pour l’approvisionnement en eau potable dans les régions concernées et promettent un allégement de la pression exercée sur les nappes souterraines, tout en assurant un bon démarrage pour l’agriculture cette année.

Le ministère a souligné que ces précipitations, bien supérieures aux moyennes habituelles pour la période, ont également permis de renflouer plusieurs barrages à travers le Royaume. Ainsi, au 11 octobre 2024, les apports en eau étaient estimés à 680 millions de mètres cubes, une manne hydrique bienvenue après une période de sécheresse prolongée.

La situation hydrologique s’est particulièrement améliorée dans six bassins hydrauliques clés du pays. Dans le bassin de Drâa-Oued Noun et celui de Kheir-Ziz-Ghriss, les cumuls de précipitations ont atteint des niveaux significatifs, avec un maximum de 127 mm enregistré au barrage d’Agdez, dans le bassin de Drâa. Plus précisément, dans le Drâa supérieur, moyen et inférieur, les précipitations ont respectivement atteint 66 mm, 106 mm et 63 mm, tandis que dans les bassins de Kheir, Ziz, Ghriss et Maider, elles ont varié entre 67 mm et 105 mm.

Du côté des barrages, les apports en eau ont été tout aussi impressionnants. Dans le bassin de Drâa-Oued Noun, le barrage Mansour Eddahbi, situé dans la province de Ouarzazate, a vu son taux de remplissage bondir de 12 % à 42,21 %, grâce à des apports massifs de 135 millions de mètres cubes entre le 22 août et le 11 octobre. Quant aux barrages du bassin Kheir-Ziz-Ghriss, ils ont bénéficié de 136 millions de mètres cubes supplémentaires, ce qui a permis de faire passer leur taux de remplissage de 24,4 % à 40,8 % durant la même période.

Le bassin d’Oum Er-Rbia, célèbre pour abriter le barrage de Bin El Ouidane, a lui aussi profité de ces pluies avec plus de 56 millions de mètres cubes d’eau recueillis. Dans le bassin de la Moulouya, les barrages ont enregistré plus de 236 millions de mètres cubes, tandis que les bassins de Souss-Massa et Sebou ont respectivement reçu 42 millions et 28 millions de mètres cubes.

Globalement, au 11 octobre 2024, le taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale s’établissait à 28,48 %, contre 25,31 % à la même date l’année précédente. Ces précipitations ont également contribué à la recharge des nappes phréatiques dans plusieurs régions du sud-est, un soulagement notable pour ces zones historiquement touchées par la rareté de l’eau.

Intervenant devant la Chambre des représentants, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a tenu à souligner l’ampleur exceptionnelle de ces précipitations. Il a précisé que, dans certaines zones du sud-est, les pluies enregistrées en une seule journée ont surpassé le cumul annuel moyen des précipitations.

De plus, ces averses ont provoqué des débits d’eau records, certains dépassant des crues centenaires. À Tazarine, par exemple, les débits ont atteint 3 238 mètres cubes par seconde, tandis qu’à Figuig, dans le bassin de Kir, ils ont frôlé les 2.900 mètres cubes par seconde. Dans le bassin inférieur de Drâa, à Foum Zguid, dans la province de Tata, les débits ont été mesurés à 1.943 mètres cubes par seconde.

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