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Alors que la nouvelle saison agricole s’apprête à débuter, plusieurs organisations locales, notamment dans les régions centrales du Royaume, tirent à nouveau la sonnette d’alarme concernant le fléau du sanglier. Ce dernier représente un véritable cauchemar pour les agriculteurs, s’ajoutant aux défis du changement climatique et du pâturage incontrôlé des troupeaux itinérants.
Dans de nombreuses provinces rurales, les habitants ne cessent d’exprimer leur exaspération face à ce problème récurrent. L’été dernier, ce sont les cultivateurs de maïs qui en ont particulièrement souffert, illustrant ainsi la rapidité de la prolifération de cette espèce, face à laquelle les mesures déployées par le ministère de l’Agriculture et des Eaux et Forêts peinent à offrir une réponse efficace. Pourtant, les agriculteurs hésitent à agir, prisonniers des contraintes légales qui leur interdisent toute intervention directe contre ces animaux.
À la veille de cette nouvelle saison, conjuguée à celle de la chasse, les porte-parole des habitants, interrogés par Hespress, appellent de nouveau à la mise en place de battues dans les zones où la population de sangliers atteint des niveaux inquiétants. Ces actions seraient, selon eux, indispensables pour protéger l’agriculture de subsistance et solidaire dont dépendent les populations locales dans les zones périphériques.
Pour rappel, lors de la saison agricole 2021/2022, le ministère avait déjà programmé quelque 1600 battues dans le cadre de son programme national de régulation des sangliers. Des pièges avaient même été déployés dans certaines zones où les battues ne suffisaient pas. Cependant, les habitants des régions concernées réclament aujourd’hui la poursuite de ces mesures dans les prochains mois, espérant ainsi réduire les dégâts causés par ces animaux.
La région de Souss-Massa, en particulier, est l’une des plus touchées par l’augmentation de la population de sangliers. Abdelatif Wisloumen, président de l’Union des Associations Ameln à Tafraout, dans la province de Tiznit, explique : « Sur le plan pratique, la population de sangliers dans la région a diminué par rapport à avant, mais cela ne signifie pas que le problème est résolu. Au contraire, il persiste et continue de freiner les investissements agricoles des citoyens sur leurs terres ».
Wisloumen poursuit en soulignant que « les petits agriculteurs de la région ne peuvent pas se lancer dans une activité agricole sans avoir les moyens nécessaires, comme des filets ou des clôtures pour protéger leurs champs. Les sangliers recherchent généralement des zones humides ou agricoles pour y établir leur activité, au détriment des intérêts des populations ».
Le problème, ajoute-t-il, demeure aussi bien dans les plaines que dans les montagnes, où cette espèce, se reproduisant jusqu’à deux fois par an, cause des dommages considérables. « Si les battues ne sont pas suffisamment fréquentes, elles ne pourront pas endiguer cette menace », alerte-t-il, tout en appelant à une mobilisation accrue du ministère de l’Agriculture, en collaboration avec les services des Eaux et Forêts et les conseils communaux.
Dans la région voisine de Marrakech-Safi, la situation n’est guère plus reluisante. Rachid Ait Mansour, président de la Fédération des Associations Isksawn dans la province de Chichaoua, décrit un problème qui dure depuis plusieurs années. « La présence de ces animaux sauvages menace l’agriculture de subsistance et solidaire, décourageant ainsi les habitants de s’investir dans leurs terres », déplore-t-il.
Ait Mansour raconte que durant l’été, période de culture du maïs, la région a particulièrement souffert de l’intrusion des sangliers, un phénomène plus prononcé en montagne qu’en plaine. « En milieu rural, les habitants dépendent principalement de l’agriculture de subsistance. Si nous négligeons ce problème, surtout en cette période de sécheresse, nous assisterons inévitablement à une augmentation de l’exode rural », prévient-il.
Il conclut en précisant que, bien que les battues ne couvrent pas toujours l’ensemble des zones concernées, elles restent aujourd’hui la meilleure option pour enrayer l’invasion des sangliers. « Malheureusement, la législation empêche les habitants d’intervenir directement. Seule une action coordonnée entre les autorités et les communautés locales pourra offrir une réponse durable ».
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