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Ce vendredi, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a prononcé l’annulation des accords de pêche et d’agriculture signés entre l’Union européenne et le Maroc, incluant également les produits en provenance du Sahara marocain. Cette décision définitive fait suite aux recours déposés par la Commission européenne, qui ont été rejetés par la Cour. Le jugement souligne que ces accords n’ont pas pris en compte le « peuple du Sahara », estimant que leur validité est conditionnée à son approbation.
Abdesslam Berrak Chadi, expert international en gestion de crise et analyse des conflits, précise que l’accord de pêche avait déjà expiré en juillet 2023 sans avoir été renouvelé. « Cette annulation ne devrait donc pas affecter de manière notable la stratégie du Maroc », note l’expert dans une interview accordée à Hespress FR. Cependant, il reconnaît que la décision de la CJUE d’annuler l’accord sur les produits agricoles pourrait soulever de nouvelles questions quant à l’avenir des relations euro-marocaines.
Face à l’élan croissant de soutien de nombreux États occidentaux et européens, notamment la France et l’Espagne ou encore les Etats-Unis, envers la position du Maroc concernant la question du Sahara, Berrak Chadi rappelle que, dès juillet 2023, le Maroc avait exprimé son étonnement face à ce jugement. « Plus de 19 États membres de l’Union européenne ont d’ores et déjà affiché leur soutien au projet d’autonomie sous souveraineté marocaine », souligne-t-il, ajoutant que cette disparité de points de vue au sein de l’Union pourrait affaiblir la crédibilité de la décision judiciaire et renforcer la position du Maroc sur la scène internationale.
Ainsi, le soutien massif à la solution d’autonomie proposée par le Royaume sous souveraineté marocaine est, selon l’expert, un signal fort qui pourrait faire contrepoids à cette décision juridique. « Cette disparité au sein des positions européennes peut renforcer la position du Maroc sur la scène internationale », analyse Berrak Chadi.
Sur le plan des répercussions, l’annulation des accords de pêche et d’agriculture ne devrait pas, selon l’expert, remettre en cause les grandes orientations du Royaume dans ses relations avec l’Union européenne. « Le Maroc doit continuer à établir des partenariats à valeur ajoutée, tout en tenant compte de sa stratégie nationale de pêche et de la préservation de ses ressources naturelles », affirme-t-il.
Cette décision intervient dans un contexte où les relations euro-marocaines ont toujours été marquées par une forte interdépendance économique. Pour Berrak Chadi, le Royaume dispose d’une évaluation claire et anticipée de la situation. « Le Maroc a déjà défini ses priorités et continue de défendre ses intérêts sur la scène internationale », ajoute-t-il.
L’expert estime également que cette décision ne doit pas être perçue comme un obstacle, mais plutôt comme une occasion pour le Maroc de renforcer ses partenariats à l’échelle mondiale. « Je pense que la situation actuelle nécessite du Maroc de prendre des mesures proactives et de poursuivre le dialogue avec ses partenaires européens, tout en maintenant une position forte et cohérente, soutenue par un large appui international », déclare-t-il.
En outre, Abdesslam Berrak Chadi met en lumière un autre aspect important de ce jugement : son fondement politique. « En analysant la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne, il est évident que celle-ci repose sur une référence politique plutôt que sur une base juridique solide », avance-t-il. La Cour évoque le principe de « consultation du peuple sahraoui », une question déjà traitée dans les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette référence à un élément politique, selon lui, remet en question la rigueur juridique du jugement.
Pour l’expert, « la décision de la Cour est guidée par une vision politique plutôt que par une analyse juridique rigoureuse », ce qui permet au Maroc de mieux cerner les intentions sous-jacentes à cette annulation, a-t-il précisé.
Selon Berrak Chadi, le Maroc possède toutes les cartes en main pour naviguer dans cette nouvelle étape de ses relations avec l’Europe. « Cette décision, bien qu’elle puisse sembler significative, est en réalité un simple constat qui ne remet pas en cause la position proactive du Maroc », conclut-il.
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