L’ancien président du Raja Club Athletic et ex-député du RNI, Mohamed Boudrika, a comparu ce mercredi devant la chambre criminelle d’appel de Casablanca. Poursuivi pour émission de chèques sans provision, escroquerie et falsification de documents, il conteste les accusations d’une notaire casablancaise qui l’accuse d’avoir encaissé un chèque de 600 millions de centimes.
Lors de l’audience tenue ce mercredi soir, la défense de l’ancien président de l’arrondissement de Mers Sultan a demandé la convocation d’une notaire connue à Casablanca, au cœur du dossier, qu’elle accuse d’avoir porté des allégations infondées contre son client.
Le collectif d’avocats, composé de cinq défenseurs, a relevé que la notaire s’était abstenue de comparaître pour la deuxième audience consécutive, en dépit de la décision du tribunal. Les avocats ont ainsi sollicité son assignation par voie d’huissier, afin qu’elle puisse être entendue par la Cour et clarifier les circonstances entourant l’affaire.
Face à la Cour, Mohamed Boudrika a rejeté en bloc les accusations selon lesquelles il aurait encaissé un chèque, rappelant qu’en 2018, la justice l’avait déjà blanchi dans un litige similaire l’opposant à la même notaire. Le tribunal a ainsi décidé de reporter l’examen du dossier à mercredi prochain, afin de permettre la comparution effective de la notaire, absente à deux reprises.
En première instance, le tribunal de Casablanca avait condamné Mohamed Boudrika à cinq ans de prison ferme assortis d’une amende de plus de 650.000 dirhams, ainsi que d’une interdiction d’émettre des chèques pendant un an. Le ministère public le poursuit pour émission de chèques sans provision, escroquerie, faux et usage de faux dans un document sous seing privé, ainsi que pour obtention et usage illégitime d’un document administratif.
L’affaire a pris une tournure internationale en juillet 2024, lorsque les autorités allemandes ont arrêté Boudrika à l’aéroport de Hambourg, sur la base d’un avis émis par Europol en exécution d’un mandat de recherche international. Il a été remis récemment aux autorités marocaines, qui l’ont aussitôt placé en détention préventive à Casablanca.
Cette arrestation a marqué un tournant pour celui qui fut longtemps perçu comme un symbole de réussite sportive et politique, avant de voir sa trajectoire ternie par des démêlés judiciaires à répétition.
Elu à la tête de l’arrondissement de Mers Sultan à la suite des élections communales, Boudrika avait été démis de ses fonctions après plusieurs mois d’absence injustifiée. Cette éviction avait déjà alimenté les spéculations sur son éloignement progressif de la scène politique. Aujourd’hui, c’est devant les tribunaux que se joue l’avenir de l’ancien président du Raja.
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