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Le parquet a brisé le silence dans l’affaire du journaliste Hamid El Mahdaoui, condamné en première instance à un an et demi de prison ferme et au versement de 1,5 million de dirhams de dédommagement au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Tout en soulignant que l’accusé est présumé innocent, le parquet rappelle que « ce qui est publié sur les réseaux sociaux et dans les espaces numériques, qu’il s’agisse de contenus visuels ou audiovisuels, ne relève pas du travail journalistique et n’est pas soumis aux dispositions de la loi sur la presse« .
Hassan Farhane, chef de l’unité des affaires de presse au sein du parquet, a expliqué lors d’une interview sur 2M que le journaliste « bénéficie de la présomption d’innocence garantie par la loi et la Constitution« , ajoutant que « commenter les décisions judiciaires porte atteinte à l’autorité de cette institution« . Selon lui, le cas de Hamid El Mahdaoui relance un débat de société sur la poursuite de certains journalistes sous le Code pénal, une problématique qu’ont également abordée d’autres sociétés, telles que la France.
Farhane a précisé que ce débat repose sur les limites entre le travail journalistique protégé par le Code de la presse et de la publication et l’exercice de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, où chaque individu est tenu responsable de ses propos. « Les frontières du journalisme sont définies par le Code de la presse, en particulier son article 2« , a-t-il précisé, rappelant que l’exercice du journalisme exige une autorisation du parquet et la désignation d’un directeur de publication pour les journaux imprimés ou électroniques.
Insistant sur ce point, Farhane a réitéré que « les publications sur les réseaux sociaux, visuelles ou audiovisuelles, ne relèvent pas du journalisme mais de la liberté d’expression, sous réserve des limites fixées par la loi« . Il a précisé que les contenus comportant des infractions relèvent du Code pénal, et non du Code de la presse, indiquant ainsi que « toute personne est responsable de ses actes selon la loi« .
Il a également rappelé que « toutes les accusations contre l’accusé peuvent encore être examinées en appel« , ajoutant que « la détermination de la culpabilité est du ressort du tribunal« . Selon lui, les charges retenues contre El Mahdaoui concernent avant tout des atteintes à l’honneur d’autrui, des injures et des diffamations.
En ce qui concerne la condamnation en première instance, Farhane a déclaré que « cela relève de l’autorité judiciaire et de son pouvoir discrétionnaire dans la détermination des peines« .
En abordant la communication accrue du parquet envers le public et les médias, Farhane a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une nouveauté, mais d’une stratégie constante depuis sa création visant à rapprocher l’institution des citoyens et à faciliter l’accès à l’information. « Notre but est de clarifier certains points et de transmettre la vérité pour éviter les rumeurs et les fausses informations« , a-t-il précisé.
Enfin, il a rappelé que la communication du parquet s’effectue dans le cadre légal prévu par le système judiciaire, qui inclut la présence d’un porte-parole dans chaque tribunal pour informer les médias et éclairer l’opinion publique.
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