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La tension entre la journaliste franco-marocaine Zineb El Rhazoui et les autorités françaises est montée d’un cran avec la plainte déposée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, pour apologie du terrorisme.
Ce qui aurait pu rester un simple débat d’opinions s’est vite transformé en un pugilat politico-médiatique, où chaque camp affûte ses armes rhétoriques. D’un côté, un ministre en croisade contre des propos jugés intolérables ; de l’autre, une journaliste qui, sans filtre, refuse de se plier à l’exercice de la modération diplomatique.
Tout commence par une déclaration controversée d’El Rhazoui publiée le 4 octobre dans le journal La Nouvelle Aube, où elle affirme que “Il n’y a pas de civils en Israël puisque tout le monde fait son service militaire et vient coloniser une terre qui ne lui appartient pas“. Des propos qui, en un éclair, ont provoqué une réaction immédiate du ministre Retailleau, “tweetant“ frénétiquement sa plainte pour apologie du terrorisme. Il précise d’ailleurs que son rapport a été envoyé directement à la procureure de la République de Paris, estimant que ces mots franchissaient la ligne rouge.
Réponse piquante de Zineb El Rhazoui : « Il n’a rien d’autre à faire que tweeter contre moi »
Mais, ce n’est pas la première fois que la journaliste se retrouve dans l’œil du cyclone. En décembre, elle avait déjà été déchue du prix Simone Veil pour ses positions pro-palestiniennes. Et, là encore, la polémique s’enflamme sur fond de débats politiques plus larges que les simples mots. Car derrière cette plainte, la question qui taraude les esprits est simple : où s’arrête la liberté d’expression, et où commence la censure sous couvert de préservation de l’ordre public ?
Fidèle à son style acerbe, Zineb El Rhazoui n’a pas tardé à riposter. Invitée par une fameuse chaîne, la journaliste n’a pas mâché ses mots. Elle regrette que Bruno Retailleau “n’ait rien de mieux à faire que de tweeter contre elle “. Dans un entretien en arabe classique SVP, elle revendique ses propos, affirmant qu’elle n’a dit que ce que sa conscience lui dictait à propos de la “guerre génocidaire“ menée par Israël à Gaza.
Avec une verve qui lui est propre, elle dénonce les actions de l’État israélien, qu’elle qualifie de “Daech qui a réussi“, mais également le silence assourdissant des médias français sur ce qu’elle considère comme une tentative de dissimuler la réalité effrayante des exactions israéliennes. Selon elle, le gouvernement français tente de museler toute voix dissidente sur la question israélo-palestinienne, révélant ainsi un double discours sur la liberté d’expression.
Le véritable enjeu de cette affaire dépasse donc de loin les simples propos d’El Rhazoui. Il s’agit d’un combat idéologique entre ceux qui prônent une liberté d’expression absolue, même au prix de la controverse, et ceux qui estiment que des limites doivent être posées, notamment sur des questions aussi sensibles que le terrorisme et le conflit israélo-palestinien.
Apologie du terrorisme ou liberté d’expression ?
Pour Retailleau, les mots d’El Rhazoui franchissent clairement cette limite, assimilant son discours à une glorification des actions violentes du Hamas, organisation reconnue comme terroriste par de nombreux pays, dont la France. La réponse juridique à cette affaire pourrait ainsi définir, de manière plus générale, les contours du débat public autour de la question palestinienne en France, et plus largement, de la liberté d’expression lorsqu’elle touche à des questions de sécurité nationale.
Mais, cette affaire met également en lumière un malaise plus profond. Comme l’a souligné El Rhazoui, la France se trouve prise dans une tension entre son attachement aux droits de l’Homme et son soutien quasi-inconditionnel à Israël. Alors que les critiques d’Israël sont rapidement réprimées, les appels à la justice pour les victimes palestiniennes semblent rester lettres mortes. L’Hexagone, champion autoproclamé des libertés, est-il en train de sacrifier la pluralité des opinions sur l’autel de sa politique étrangère ?
À travers cette affaire, la question se pose donc avec acuité : la France est-elle encore capable de maintenir un équilibre entre la liberté d’expression et la lutte contre le terrorisme, ou assiste-t-on à un glissement inquiétant vers une censure politique, qui fragilise les fondements mêmes de la démocratie ?
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