Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, a souligné l’urgence de combler les écarts existant entre l’Afrique et les autres continents en matière d’infrastructures, d’opportunités de développement et de valorisation des ressources. Il a insisté sur le fait que réussir à relever les défis auxquels sont confrontées les économies africaines représente une opportunité stratégique majeure pour transformer nos ressources primaires en un véritable moteur de développement durable.
Lors de son allocution d’ouverture du Forum africain de l’investissement, mercredi matin, Sidi Ould Tah a précisé que cet objectif s’inscrit pleinement dans le thème choisi pour cette édition : « Réduire les écarts : mobiliser les capitaux privés pour libérer le potentiel complet de l’Afrique ». Selon lui, ce forum constitue une véritable opportunité pour stimuler l’investissement sur le continent.
Le président de la BAD a ajouté que le choix de ce thème reflète la résonance que l’Afrique suscite en matière de ressources pour le développement. Il a toutefois rappelé que, malgré l’abondance des opportunités d’investissement, le financement demeure un frein majeur à la concrétisation de ce potentiel.
Pour relever ce défi, Sidi Ould Tah a insisté sur la nécessité de concentrer les efforts sur le financement. Il a souligné que le continent connaît ces dernières années une croissance économique remarquable, ouvrant de nouvelles perspectives de développement pour l’avenir. À ce propos, il a donné un exemple frappant du potentiel humain africain : la main-d’œuvre du continent en 2050 devrait dépasser celle de l’Inde et du Pakistan réunies.
Cette réalité, a-t-il ajouté, impose d’investir de manière stratégique afin de convertir les ressources primaires en richesse soutenant les économies africaines, tout en répondant aux besoins de développement des peuples du continent.
Le président de la BAD a précisé que la première priorité est de développer des mécanismes de financement efficaces, en mettant en place des outils innovants permettant de maximiser chaque dollar mobilisé pour soutenir les investissements en Afrique.
La deuxième priorité consiste à réformer et moderniser la structure du financement africain afin de la rendre plus fluide et efficiente. Il a souligné que la mise à niveau de cette structure est essentielle pour permettre un développement réel, tant au niveau continental que national et régional.
S’agissant des ressources humaines, Sidi Ould Tah a rappelé que la jeunesse africaine est le moteur du changement et un pilier fondamental du développement souhaité. Il a insisté sur le fait que les jeunes du continent représentent la carte maîtresse pour libérer la créativité et contribuer activement au progrès des économies africaines.
Dans ce contexte, il a appelé à encourager l’esprit entrepreneurial des jeunes afin de favoriser la création de leurs propres initiatives d’investissement, rappelant que la formation et l’encadrement de cette jeunesse constituent également un défi majeur pour les pays africains.
En outre, il a souligné la nécessité de renforcer et de moderniser les infrastructures, tout en veillant à leur interconnexion. Il a précisé que l’enjeu de combler le fossé, qui constitue le thème central de cette édition, est essentiel pour transformer les ressources primaires en véritable développement durable.
Sidi Ould Tah a également insisté sur le rôle du forum comme plateforme permettant de concrétiser ces priorités et d’aligner les objectifs communs. Il a annoncé que cette édition verra le lancement de projets majeurs dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de plusieurs domaines économiques stratégiques.
Pour conclure, il a affirmé qu’il est grand temps de combler le fossé qui sépare les pays africains entre eux et vis-à-vis des autres continents, en insistant sur le fait que les capitaux et les projets doivent répondre aux ambitions et aux attentes des peuples africains.
