Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Agadir est une nouvelle fois en ébullition. La ville a été le théâtre, dimanche et lundi, de manifestations populaires devant l’hôpital régional Hassan II, déjà surnommé par la population « l’hôpital de la mort ». Ce n’est pas la première fois que des citoyens se mobilisent. Plusieurs rassemblements ont eu lieu ces dernières semaines, à la suite d’une succession de décès inexpliqués au sein de l’établissement, plongeant la population dans la colère et l’inquiétude.
Des centaines de personnes se sont rassemblées aux abords de l’hôpital pour dénoncer la multiplication des « décès mystérieux », la dégradation des services de santé et le manque d’équipements vitaux. Les protestataires ont scandé des slogans virulents tels que « Le peuple veut la chute de la corruption » et « C’est une honte, c’est un scandale… cimetière ou hôpital ? », exigeant le renforcement des équipes médicales et la mise à disposition du matériel indispensable, particulièrement face à l’augmentation des décès parmi les femmes enceintes.
Ces manifestations, qui surviennent dans un climat social tendu depuis deux semaines, ont entraîné un important déploiement sécuritaire aux alentours de l’hôpital. Les protestations, qui se sont poursuivies encore ce lundi, ont donné lieu à des interventions policières pour disperser la foule. Les participants insistent sur l’urgence d’une intervention des autorités compétentes pour sauver la situation et améliorer la qualité des soins.
Depuis plusieurs semaines déjà, de nombreux acteurs locaux avaient tiré la sonnette d’alarme au sujet de la multiplication des décès et de la détérioration des services de santé dans cet établissement vital, notamment au service des urgences, saturé et cruellement sous-équipé.
Dans ce contexte, le député Khalid Chnaq, du groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, avait adressé une question écrite au ministre de la Santé, Amine Tahraoui, sur l’état alarmant de l’hôpital. Selon lui, la gravité de la situation a atteint un niveau sans précédent avec l’enregistrement de six décès successifs de jeunes femmes dans le service de maternité en l’espace d’une seule semaine, à la suite de césariennes pratiquées dans des conditions suscitant de sérieuses interrogations sur le respect des normes de sécurité médicale.
En amont de la manifestation, la directrice régionale de la Santé et de la Protection sociale de Souss-Massa, Lamia Chakiri, avait tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle a exprimé, au nom de l’ensemble des responsables régionaux et provinciaux, sa profonde tristesse face au nombre de décès enregistrés dans le service de maternité.
Elle a présenté ses condoléances aux familles endeuillées, rappelant que l’hôpital Hassan II ne se limite pas à accueillir des patients de la région Souss-Massa, mais reçoit également des cas en provenance de Guelmim et Laâyoune.
La responsable a précisé que le ministre de la Santé a mis en place une commission spécialisée chargée de mener une étude approfondie sur les causes de cette recrudescence des décès, promettant de publier les résultats une fois les travaux achevés.
Cette commission centrale, qui réunit des représentants de différents services du ministère, a débuté ses travaux il y a une semaine, en étroite coordination avec la direction de l’hôpital et les cadres médicaux et paramédicaux. Ses efforts portent sur l’amélioration des conditions de travail, la disponibilité des médicaments essentiels, la réduction des délais de rendez-vous et le renforcement des effectifs.
Chakiri a insisté sur le fait que la pression exercée sur l’établissement avait atteint un seuil inédit au cours du premier semestre 2025 : les urgences ont accueilli plus de 33.000 cas, soit une moyenne de 250 cas par jour, plus de 1.760 interventions chirurgicales d’urgence ont été réalisées, ainsi que plus de 3.000 accouchements, dont 668 par césarienne. À cela s’ajoutent plus de 4.380 scanners et 754 IRM.
Sur le plan des ressources humaines, elle a rappelé que le ministère de la Santé a procédé, depuis 2023, à un renforcement des postes budgétaires destinés aux personnels médicaux, paramédicaux, administratifs et techniques, permettant à l’hôpital de compter sur des compétences de haut niveau, parmi lesquelles des professeurs, médecins résidents, infirmiers et techniciens.
Parallèlement, des militants des droits humains avaient déjà dénoncé ce qu’ils qualifient de « situation catastrophique » à l’hôpital Hassan II d’Agadir, alertant sur un danger direct pour la vie des patients et une atteinte à leur dignité en raison de la dégradation des services, du manque de moyens médicaux et de l’absence de mécanismes de contrôle et de reddition des comptes.
Le 1er septembre 2025, le Réseau marocain des droits humains et de la défense de l’unité territoriale, accompagné d’acteurs de la société civile, avait organisé un sit-in devant le même hôpital. Dans un communiqué, il avait rappelé que cette structure, qui constitue un centre de référence non seulement pour la région Souss-Massa mais aussi pour les trois régions du Sud, fait face à une pression largement supérieure à sa capacité d’accueil. Le Réseau avait recensé le décès de six femmes enceintes en l’espace de quelques semaines, ainsi qu’une saturation critique du service des urgences et de nombreuses plaintes liées à l’éloignement des rendez-vous médicaux.
Il a exhorté le gouvernement à améliorer de toute urgence l’offre de soins dans l’établissement, en renforçant ses ressources humaines et matérielles et en modernisant ses infrastructures. Le communiqué a également appelé à l’ouverture d’une enquête judiciaire transparente et responsable sur les décès des femmes enceintes, dans le but de préserver la dignité des patients et de garantir leur droit fondamental aux soins.
The post Agadir : Tensions et colère citoyenne, que se passe-t-il à l'hôpital Hassan II? appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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