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Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, a défendu la décision de son ministère de fixer à 30 ans l’âge limite pour accéder aux postes d’enseignement. Cette mesure a suscité des critiques de la part de plusieurs députés qui jugent les justifications du ministère infondées et illégales.
En réponse à une question du groupe du Progrès et du Socialisme concernant cette limitation d’âge, Berrada a expliqué lors de la séance des questions orales tenue lundi à la Chambre des représentants que ce choix vise avant tout à améliorer la qualité du système éducatif et à encourager de meilleures performances.
Ainsi, le ministre a présenté des chiffres pour étayer ses propos. Concernant le concours d’accès aux Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation de 2024, il a révélé que 120.000 candidats se sont présentés, et 14.000 ont réussi. Parmi ces admis, 95 % ont obtenu une mention soit au baccalauréat, soit à la licence, et ils sont majoritairement âgés de moins de 23 ans. Les candidats âgés de 29 à 30 ans ne représentent que 4 %, tandis que 95 % des admis ont moins de 28 ans, ce qui, selon lui, rend cette question obsolète.
« Ce qui nous importe toujours, c’est l’intérêt de l’élève. Pour assurer sa réussite, il faut lui offrir le meilleur enseignant possible, et c’est ce que nous recherchons aujourd’hui« , a-t-il insisté.
Ahmed El Abbadi, député du groupe parlementaire du Progrès et du Socialisme (PPS), a rétorqué que la réponse du ministre montre une persistance à maintenir cette limite d’âge avec des arguments qu’il juge « fallacieux, non convaincants et contraires à la raison et à la logique », ajoutant que ces justifications sont illégales.
El Abbadi a souligné que cette décision porte atteinte à un principe constitutionnel fondamental à savoir l’égalité d’accès à la fonction publique et l’égalité des chances. Il a rappelé qu’elle contredit l’esprit et la lettre du statut général de la fonction publique ainsi que le décret de 2002, en plus d’être en désaccord avec les règlements spécifiques des cadres des académies, qui fixent l’âge entre 18 et 40 ans.
Le député socialiste a également relevé que cette mesure est en décalage avec la réalité sociale sous ce gouvernement, marquée par une hausse généralisée des coûts, sauf celle des plafonds d’âge, et par un taux de chômage alarmant, avant d’ajouter que les années de recherche d’emploi pour les diplômés se sont prolongées.
« Comment peut-on exclure les jeunes diplômés universitaires de 30 ans des concours sans aucune alternative prévue par le gouvernement ? Quelle solution propose-t-il pour ceux qui dépassent cet âge ?« , s’est interrogé El Abbadi.
De son côté, Malika Zekhnini, députée du groupe socialiste de l’opposition, a remis en question le lien direct entre la qualité de l’enseignement et l’âge des enseignants. Elle s’est demandé : « Comment expliquer que le ministère n’arrive pas à recruter des personnes qualifiées dans certaines spécialités ? ».
« Aujourd’hui, vous avez limité les options pour choisir les meilleurs profils en vous basant sur un critère d’âge qui s’avère, selon les statistiques, non pertinent. Le faible pourcentage des candidats de 29 ans ne peut justifier l’exclusion d’autres tranches d’âge de leur droit à participer aux concours de la fonction publique« , a-t-elle insisté.
Enfin, la députée a appelé à ouvrir les concours à toutes les tranches d’âge légalement autorisées, afin de sélectionner les plus compétents, réduire les coûts des concours exceptionnels et optimiser le temps.
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