Ce n’est pas la première fois que les applications VTC se trouvent sous le feu des critiques. Une grave agression impliquant un chauffeur affilié à la plateforme de transport inDrive a récemment eu lieu à Rabat, suscitant l’émoi sur les réseaux sociaux et relançant le débat sur la régulation des services de VTC au Maroc.
Les faits se sont produits le dimanche 29 juin aux abords du Méga Mall de Rabat. Selon le témoignage de la victime, une jeune femme accompagnée d’une amie, la journée s’est conclue dans la violence après avoir commandé une course via l’application inDrive.
À 19h39, la victime confirme avoir passé commande et informé le conducteur qu’elle l’attendrait à la deuxième entrée du centre commercial. Mais à 19h44, une voiture différente de celle indiquée sur l’application s’est présentée : ni le modèle, ni la couleur, ni le numéro d’immatriculation ne correspondaient. Fait inquiétant : le conducteur était accompagné d’une femme, alors que cette information ne figurait nulle part dans les détails de la course.
Inquiète pour sa sécurité, la passagère refuse dans un premier temps d’embarquer, niant être la cliente. Le chauffeur descend alors de son véhicule, l’approche et, sans prévenir, lui arrache violemment son téléphone pour vérifier son identité. Une fois confirmé qu’il s’agissait bien de sa cliente, il entre dans une rage incontrôlable. Il l’insulte et appelle sa compagne à « descendre la frapper », menaçant de s’en charger lui-même.
« J’ai tenté de garder mon calme et de lui expliquer que je ne pouvais pas monter dans une voiture différente de celle commandée, surtout accompagnée de personnes non identifiées », confie la victime à Hespress FR.
Mais la situation dégénère rapidement. Devant plusieurs témoins, le conducteur l’agresse verbalement, puis physiquement lorsqu’elle tente de photographier sa plaque d’immatriculation pour conserver une preuve. Il lui assène alors un coup violent au niveau de l’abdomen. La douleur persiste encore à ce jour selon la victime.
Lorsque la jeune femme tente de se défendre verbalement, le chauffeur retourne la situation en la filmant, se faisant passer pour la victime. Son amie, venue à sa défense, est violemment giflée par l’accompagnatrice du chauffeur. S’ensuit une agression physique des deux jeunes femmes par le couple, qui les frappe jusqu’à les épuiser. La victime perd connaissance.
Le bilan est lourd : une fracture de la mâchoire, quatre dents cassées, des douleurs abdominales persistantes et une perte de conscience sur la voie publique. Elle affirme également avoir dû renoncer à un stage prévu le lendemain, en raison de son état de santé.
Les agents de sécurité du Méga Mall, témoins de l’incident, auraient signalé que le chauffeur est revenu sur les lieux peu après, vraisemblablement pour tenter d’influencer les témoignages. Une ambulance a été dépêchée sur place pour évacuer la victime, qui a par la suite déposé plainte.
Cette agression soulève de nombreuses interrogations quant au contrôle et à la responsabilité des plateformes de transport de type VTC, notamment inDrive, qui fonctionne sur un modèle de négociation directe entre chauffeur et client, sans véritable suivi centralisé.
Le flou juridique encadrant ces services – ni tout à fait taxis, ni entièrement reconnus comme VTC – complique la mise en place de mesures de contrôle rigoureuses. De nombreux usagers dénoncent des expériences similaires : véhicules non conformes, absence de vérification des chauffeurs, conditions de transport dangereuses.
En attendant l’issue de l’enquête et les suites judiciaires qui seront données à cette affaire, la victime espère que sa plainte permettra de faire avancer la protection des clients de ces services, souvent jeunes et vulnérables.
Affaire à suivre…
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