À l’issue du Conseil de gouvernement tenu ce jeudi, le porte-parole de l’exécutif, Mustapha Baitas, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a été interpellé sur le programme d’aide au logement. Il a tenu à rappeler que cette mesure n’est qu’une parmi de nombreuses actions engagées par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des citoyens.
Insistant sur le fait que l’exécutif agit sur plusieurs fronts, Baitas a également estimé utile de revenir sur le modèle précédent, hérité des gouvernements antérieurs, qu’il juge inefficace. Selon lui, « le système de logement dans notre pays reposait sur une logique bien connue, souvent critiquée dans les débats publics ».
Selon le porte-parole, l’approche qui prévalait jusque-là n’avait pas réussi à résoudre la crise du logement de manière satisfaisante. Le soutien public se concentrait essentiellement sur deux catégories via le logement social, sans que les citoyens ne perçoivent réellement ses effets. « Ce soutien se traduisait principalement par des exonérations et d’autres formes indirectes, sans impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages », a-t-il précisé.
Face à ce constat, le gouvernement a décidé de changer de cap. « Aujourd’hui, nous adoptons une nouvelle approche, dont l’objectif est d’encourager la demande », a indiqué Baitas, expliquant que cette orientation place le citoyen au centre du dispositif. Le soutien devient direct, et peut atteindre jusqu’à 100.000 dirhams pour les logements d’une valeur inférieure ou égale à 700.000 dirhams, et environ 70.000 dirhams pour les logements au-delà de ce seuil.
Pour assurer une large accessibilité, une plateforme numérique nationale a été mise en place. Elle est ouverte à tous les Marocains, qu’ils résident au Royaume ou à l’étranger, a-t-il rappelé. Ce dispositif connaît un engouement manifeste. Selon Baitas, et au 10 juillet, 170.344 personnes se sont inscrites dans les 12 régions du pays, avec 55.512 bénéficiaires déjà enregistrés.
La ventilation des bénéficiaires offre un aperçu précis des dynamiques à l’œuvre. Selon le porte-parole de l’Exécutif, 76,3 % des bénéficiaires résident au Maroc tandis que 24,7 % sont des Marocains du monde.
En matière d’éligibilité, près de 90 % des demandeurs sont jugés éligibles, avec un taux atteignant 98,43 % selon certains critères, a affirmé Baitas.
Concernant les biens visés par les demandeurs, 60 % concernent des logements dont le prix est compris entre 300.000 et 700.000 dirhams et 38 % concernent des logements de moins de 300.000 dirhams.
Les données révèlent également une certaine parité entre les sexes. 54 % des bénéficiaires sont des hommes tandis que 46 % sont des femmes. Quant à l’âge des demandeurs, l’âge moyen est de 41 ans, avec 37 % des inscrits âgés de moins de 35 ans.
Sur le plan géographique, certaines villes se distinguent nettement par le volume de demandes. Le classement établi par Baitas place Fès en tête, suivie de Salé, Berrechid, Meknès, Kénitra, Casablanca, El Jadida, Benslimane, Settat, Oujda, et enfin Berkane en dixième position.
S’il se félicite du démarrage prometteur de cette nouvelle stratégie, Mustapha Baitas tempère les attentes d’une évaluation immédiate. « Cette vision gouvernementale est encore récente. De nombreux chantiers sont en cours, notamment en ce qui concerne les autorisations et autres démarches administratives. Il faudra du temps avant de pouvoir mesurer son efficacité réelle », a-t-il conclu.
The post Aide au Logement : 98 % des demandes jugées éligibles appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
