Après quatre jours de perturbations massives, Air Canada et le syndicat représentant près de 10 000 agents de bord sont finalement parvenus à un accord mardi matin, permettant de mettre un terme au mouvement social qui avait paralysé la première compagnie aérienne du pays.
L’entente, qualifiée de « principe » par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), est intervenue à l’issue d’une nuit entière de négociations sous la supervision d’un médiateur. Bien que la grève soit désormais suspendue, la reprise des opérations s’annonce progressive et pourrait encore s’étaler sur plus d’une semaine.
Le week-end dernier, hôtesses et stewards avaient cessé le travail pour réclamer des augmentations de salaire ainsi qu’une meilleure reconnaissance du temps passé au sol, notamment durant les phases d’embarquement. Malgré une injonction de justice déclarant la grève illégale, le mouvement avait continué lundi, plongeant des centaines de milliers de voyageurs dans l’incertitude.
« Nous avons conclu une entente de principe », a confirmé le SCFP dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, tout en indiquant que les détails de l’accord seraient présentés prochainement aux membres lors de réunions virtuelles.
Air Canada a confirmé de son côté que les premiers vols devraient décoller dès mardi soir, mais que la remise en route complète de son réseau ne serait pas effective avant 7 à 10 jours. « Redémarrer une compagnie de cette envergure est une tâche complexe », a reconnu le PDG Michael Rousseau, qui a présenté ses excuses aux voyageurs et demandé « patience et compréhension ».
Selon la compagnie, environ 500 000 passagers ont été directement impactés par les annulations de vols, au Canada comme à l’international. Elle invite d’ailleurs ses clients à vérifier le statut de leur vol avant de se rendre à l’aéroport.
L’exécutif canadien était intervenu dès dimanche pour tenter de forcer un règlement rapide, invoquant une disposition du Code du travail afin de suspendre la grève et de renvoyer le conflit en arbitrage. Une décision dénoncée par le syndicat, qui y voyait un dangereux précédent en matière de droit de grève.
Le Premier ministre Mark Carney, s’exprimant lundi à Ottawa, avait estimé « regrettable » que huit mois de discussions n’aient pas permis d’aboutir à une entente, tout en soulignant « l’importance de rémunérer équitablement les agents de bord », indispensables à la sécurité des passagers.
Si la grève est désormais terminée, elle laisse planer de nombreuses interrogations sur les conditions de travail au sein d’Air Canada et sur la manière dont le gouvernement gère ce type de conflit. Pour les passagers, la priorité reste néanmoins claire : voir les avions redécoller au plus vite et retrouver une certaine stabilité après plusieurs jours de chaos aérien.
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