Déjà condamné à cinq ans de prison en première instance, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal fait face à une requête plus lourde en appel. Le ministère public algérien a demandé, ce mardi 24 juin, une peine de dix ans de réclusion assortie d’une amende d’un million de dinars.
L’annonce a été faite par le procureur général de la cour d’appel d’Alger, qui a fixé le verdict pour le 1er juillet. Agé de 80 ans et atteint d’un cancer de la prostate, Boualem Sansal est incarcéré depuis le 16 novembre 2024, date de son arrestation à son arrivée dans la capitale algérienne. Il est poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du territoire national », à la suite de propos tenus en octobre dans un média français classé à l’extrême droite. Il y affirmait notamment que certains territoires algériens avaient appartenu au Maroc avant la colonisation.
Cette affaire, au-delà de sa portée judiciaire, a ravivé les tensions entre Paris et Alger. Depuis plusieurs mois, les autorités françaises multiplient les appels à la clémence pour des raisons humanitaires. En mars dernier, à l’issue d’un sommet sur l’Ukraine, le président Emmanuel Macron avait lui-même lancé un appel en faveur de Sansal, espérant « une décision humaine et humanitaire » des plus hautes instances algériennes.
Mais jusque-là, toutes les démarches diplomatiques françaises – demandes de libération, de grâce ou de transfèrement médical – sont restées sans réponse.
Ce dossier s’inscrit dans un contexte de crise profonde entre les deux pays, marquée notamment par des expulsions réciproques de diplomates et la suspension de nombreux accords de coopération.
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