Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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À Batna, ville du nord-est algérien, une inauguration officielle d’une signalétique trilingue s’est transformée en fiasco linguistique, révélant plus qu’une simple maladresse : un profond mépris structurel du régime algérien envers la langue amazighe. Sous un vernis d’ouverture et de modernité, c’est toute une instrumentalisation de la diversité culturelle qui se dévoile, entre gesticulations symboliques et déni concret.
Dans une mise en scène grotesque, devenue presque rituelle sous le régime algérien, les autorités ont inauguré en grande pompe une portique arborant une signalétique en arabe, anglais et tifinagh à l’entrée de la ville de Batna. Présentée comme une avancée linguistique, la signalétique affiche un message de bienvenue en arabe, en anglais, et en ce qui est censé être de la langue amazighe. Sauf que cette dernière version s’est révélée être un charabia sans queue ni tête. Une « traduction » phonétique de l’anglais en caractères tifinaghs, qui n’a aucun sens dans aucune langue.
Derrière cette maladresse grossière se cache un symptôme bien plus grave : le mépris structurel du régime envers la question amazighe. Dans une ville majoritairement peuplée de Chaouis, berbérophones de l’est algérien, cette erreur n’a pas été perçue comme une simple coquille, mais comme un acte de mépris. Un symbole d’un pouvoir qui instrumentalise la diversité culturelle pour des raisons d’image, tout en la niant concrètement.
Sur les réseaux sociaux, la colère a vite éclaté. Les habitants de Batna ont dénoncé une mascarade, une « gifle linguistique » infligée à la communauté amazighe. Plusieurs internautes ont fustigé l’incompétence flagrante des autorités, qui n’ont même pas pris la peine de consulter des linguistes ou des spécialistes de la langue amazighe. Une négligence qui témoigne, une fois encore, du traitement décoratif réservé à cette langue pourtant reconnue officiellement dans la Constitution algérienne.
Car là est tout le paradoxe algérien : alors que le tamazight a été constitutionnalisée comme langue nationale en 2001 puis officielle en 2016, son usage reste anecdotique, bâclé, voire méprisé dans les faits. Le Haut-Commissariat à l’amazighité, pourtant rattaché à la présidence, semble réduit à un rôle cosmétique. L’enseignement de la langue progresse à pas comptés, sans volonté politique réelle, et les initiatives concrètes sont souvent sabotées par une exécution calamiteuse, comme le montre le cas de Batna.
En filigrane, cette affaire expose les contradictions d’un régime en quête désespérée de légitimité, oscillant entre gesticulations symboliques et manipulations identitaires. En se félicitant d’une affiche linguistiquement absurde, le pouvoir cherche à se donner les airs d’un État moderne, ouvert, débarrassé de ses vieux réflexes. Mais ce vernis craque dès qu’on gratte un peu.
Le régime algérien ne célèbre pas la diversité, il la met en scène. Il ne respecte pas l’amazighité, il s’en sert. Et tant que la langue amazighe restera un outil de propagande plutôt qu’un droit vécu, les fiascos comme celui de Batna ne feront que renforcer le fossé entre les discours officiels et la réalité du terrain.
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