Des études récentes montrent que la consommation d’aliments ultra-transformés entraîne une prise de poids plus importante que celle d’aliments peu transformés, même lorsque l’apport calorique est identique. Cela inclut, côté ultra-transformé, les produits riches en sucre ou en conservateurs, et côté peu transformé, les fruits et légumes emballés après lavage ou certains aliments surgelés.
Au-delà de la prise de poids, ces aliments ont également un impact sur la fertilité masculine. Chez les hommes, une consommation élevée d’aliments ultra-transformés est associée à une baisse de la qualité du sperme et à une augmentation des substances chimiques perturbant la reproduction.
Ces résultats proviennent d’une étude menée par Jessica Preston et son équipe du Centre de métabolisme de base de l’Université de Copenhague (Danemark), publiée le 28 août dans la revue Cell Metabolism.
Les chercheurs ont recruté 43 hommes âgés de 20 à 35 ans pour une expérience en double régime : chacun a suivi un régime ultra-transformé pendant trois semaines, puis un régime peu transformé, avec un intervalle de trois mois entre les périodes. Les participants étaient répartis en deux groupes : un groupe hypercalorique (+500 calories par jour) et un groupe à apport calorique adapté à leur âge, morphologie et niveau d’activité. Les participants ne savaient pas quel régime ils suivaient, et les deux types d’aliments contenaient les mêmes proportions de protéines, glucides et lipides.
Les participants ayant consommé des aliments ultra-transformés ont pris environ 1 kg de masse grasse de plus que lors de la consommation d’aliments peu transformés, et ce, quel que soit le type de régime. Par ailleurs, plusieurs indicateurs de santé cardiovasculaire se sont détériorés. Les chercheurs concluent que ces aliments sont nocifs pour la santé métabolique, même sans excès calorique.
L’étude a également mis en évidence des effets néfastes sur la fertilité masculine. Les taux de phtalate cxMINP, un perturbateur endocrinien, ont augmenté, tandis que la testostérone et l’hormone folliculo-stimulante, essentielles à la production de spermatozoïdes, ont diminué. « Même chez de jeunes hommes en bonne santé, les effets des aliments ultra-transformés sur les fonctions physiologiques sont préoccupants », soulignent les chercheurs.
L’incidence mondiale de l’obésité et du diabète de type 2 a fortement augmenté ces 50 dernières années, et la consommation d’aliments ultra-transformés est pointée comme un facteur clé. Les chercheurs recommandent de privilégier les aliments naturels ou peu transformés, considérés comme nutritifs et protecteurs pour la santé métabolique.
Ils insistent particulièrement sur la réduction de la consommation d’aliments ultra-transformés chez les adolescents. Selon les Centres coréens de contrôle et de prévention des maladies (CDC), plus la consommation est élevée chez les enfants et adolescents obèses, plus le risque de maladies métaboliques augmente. Une enquête récente a montré que le risque de stéatose hépatique et de résistance à l’insuline était respectivement 1,75 et 2,44 fois plus élevé chez les jeunes à forte consommation.
« Pour limiter les risques de maladies métaboliques chez les enfants et adolescents, il est crucial de réduire l’exposition aux aliments ultra-transformés, y compris à la maison, dans les garderies et les établissements scolaires », concluent les auteurs de l’étude.
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