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Les agriculteurs espagnols commencent à ressentir les effets de la décision royale concernant l’appel à l’abstention du rituel de sacrifice de l’Aid Al Adha cette année. Les exportateurs espagnols qui pariaient sur les achats de la part du Maroc ne savent plus quoi faire de leur bétail élevé dans l’objectif d’être revendu au Royaume pour l’Aid. Ils reconnaissent que la valeur donnée à ce bétail n’est possible que grâce à l’exportation.
Alors que les agriculteurs espagnols se plaignent constamment de la concurrence des produits agricoles marocains, ils ne voient pas que le commerce dans ce secteur n’est pas à sens unique et qu’ils exportent eux aussi des produits au Maroc.
Comme le Maroc exporte des fruits et des légumes en Espagne, dans l’autre sens, l’Espagne exporte du bétail et des céréales, en battant le record d’exportations cette année écoulée avec le Royaume. L’interdépendance des deux économies vient de se faire ressentir quelques jours après l’annonce de l’« annulation » du sacrifice de l’Aid Al Adha au Maroc pour diverses causes, notamment économiques, environnementales et sociales.
Les agriculteurs espagnols qui prévoyaient d’exporter leurs bovins et ovins au Maroc pour soutenir la forte demande, re retrouvent avec du bétail excédentaire et redoutent une chute des prix au vu de la baisse de la demande.
« Le Maroc a arrêté d’acheter et cela se remarque, car si les veaux (et moutons, NDLR) valent ce qu’ils valent, c’est grâce aux exportations », a déclaré Antolín Alonso, un négociant espagnol, cité par le média régional espagnol La Gacette.
« Ils sont arrêtés (…) Nous ne savons pas ce qu’il adviendra des moutons de 45, 50 kilos… », a dit l’acheteur Antonio García, cité par la même source. Dans un précédent article, le média ibérique s’était étonné de voir les conséquences en Espagne de l’arrêt d’achat de moutons de la part du Maroc, simplement pour l’Aid, et pas sur une durée indéterminée.
Actuellement, à cause de la stagnation des exportations revenant à la conjoncture au Maroc, les prix du mouton en Espagne commencent à baisser. « Après l’intervention du Roi du Maroc, les moutons les plus lourds sont dans un état pire », a déclaré l’éleveur Celestino Martín, en faisant référence à l’incertitude qui existe sur le marché.
Depuis l’annonce de l’annulation de ce rituel, la donne a changé et le le rythme du marché du mouton, a noté le média ibérique constatant l’impact des achats agricoles du Maroc.
Pour rappel, le 26 février, le Roi Mohammed VI a pris une décision courageuse, qui n’a pas été prise depuis 1996, en appelant les Marocains à ne pas accomplir le sacrifice du mouton prévu pour l’Aid Al Adha cette année.
Dans un message adressé au peuple marocain, le Roi a annoncé les raisons de cette décision, en expliquant : « Notre souci à vous permettre d’observer ce rituel religieux dans les meilleures conditions est étroitement lié à l’obligation de notre prise en compte de ce que notre pays affronte en matière de défis climatiques et économiques qui ont eu pour conséquence une régression substantielle de l’effectif du cheptel ».
Et d’ajouter que l’accomplissement cette année du sacrifice, dans ces conditions difficiles, « est susceptible de porter préjudice à de grandes parties des fils de notre peuple, particulièrement ceux à revenu limité ».
A noter que le Maroc a un besoin de près de 3 millions de têtes de bétail chaque année pour accomplir le rituel de sacrifice de l’Aid Al Adha. L’année dernière, la forte demande, couplée à la sécheresse avait provoqué la perte d’une grande partie du cheptel national.
A cause de la pénurie de viande rouge au Maroc due au rétrécissement du cheptel national provoqué à son tour, par la sécheresse successive qui frappe le pays, les prix de la viande ont accusé une hausse considérable.
Le gouvernement a tenté d’endiguer le problème en ouvrant la voie aux importations en masse de bétail vivant et de viande congelée depuis de nouveaux pays exportateurs, notamment le Brésil, l’Argentine, allant jusqu’en Australie pour importer jusqu’à 100 000 têtes de moutons vivants.
Cependant toutes ces mesures n’ont pas réussi à maîtriser la situation, qui a précipité la décision royale, intervenue dans l’intérêt national, non seulement pour préserver le cheptel national constitué de moutons d’origine marocaine, afin d’aider à son renouvellement d’ici une année, mais aussi pour des raisons économiques visant à stabiliser, puisque la raréfaction des moutons destinés à l’abattage rituel a provoqué une flambée des prix qui nuit à plusieurs familles marocaines.
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