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on - Apr 11 -
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Plus de six ans après son instauration, l’heure d’été permanente continue de susciter un rejet profond chez une large frange de la population marocaine. Loin de s’essouffler, la contestation refait surface dans les débats parlementaires, portée par la voix de l’opposition et renforcée par des inquiétudes persistantes sur ses effets délétères sur la santé publique, la sécurité et le bien-être des citoyens.
Dernière contestation en date : celle de la députée Fatima Tamni, députée de la Fédération de la gauche démocratique, qui a interpellé officiellement le chef du gouvernement Aziz Akhannouch à travers une question écrite poignante. Elle y dénonce une décision « imposée sans concertation », et qui « continue de nuire quotidiennement à la population », en particulier aux enfants, aux élèves, aux étudiants et aux travailleuses qui doivent entamer leurs journées bien avant le lever du jour.
Depuis son adoption par décret en octobre 2018, cette mesure consistant à maintenir de manière permanente GMT+1 tout au long de l’année est défendue par l’exécutif comme un choix stratégique destiné à optimiser les échanges économiques avec les partenaires européens et à réaliser des économies d’énergie. Toutefois, pour de nombreux Marocains, les bienfaits annoncés restent invisibles, tandis que les désagréments, eux, se font ressentir chaque jour.
« Il ne s’agit pas simplement d’une question d’horloge, mais d’un rythme de vie chamboulé », estime Tamni. Le passage permanent à l’heure d’été est pointé du doigt pour son impact sur les cycles biologiques, notamment chez les plus jeunes, qui peinent à s’adapter à des horaires de sommeil perturbés. À cela s’ajoutent des difficultés de concentration, une irritabilité accrue, ainsi qu’une augmentation des risques d’accidents, en particulier durant les trajets scolaires ou professionnels effectués dans l’obscurité.
Ce que de nombreux parlementaires et citoyens dénoncent avec insistance, c’est l’absence de transparence autour de l’étude ayant justifié cette décision. Jusqu’à ce jour, le gouvernement n’a pas rendu publique l’intégralité des résultats de l’évaluation menée à l’époque, renforçant les soupçons d’un arbitrage motivé davantage par des considérations économiques qu’humaines.
Pire encore, lors de son dernier point de presse, le porte-parole du gouvernement a refusé de répondre aux questions des journalistes sur ce sujet, alimentant un sentiment de déconnexion entre les autorités et les réalités vécues par les citoyens. « Le gouvernement se tait, comme si ce sujet ne méritait pas débat. C’est inacceptable », martèle la députée de gauche, qui voit dans cette attitude une forme de mépris vis-à-vis des préoccupations légitimes de la population.
Fatima Tamni rappelle également que plusieurs pays ayant expérimenté l’heure d’été permanente ont fini par y renoncer, à la lumière de ses effets négatifs sur la productivité, la santé mentale et l’équilibre familial. Elle cite notamment des études menées en Europe et en Amérique du Nord, qui convergent sur le constat d’un déséquilibre biologique difficilement tenable sur le long terme.
« Pourquoi le Maroc s’entête-t-il dans un modèle dont les limites ont été prouvées ailleurs ? », s’interroge-t-elle, soulignant que même certains membres de l’exécutif remettent aujourd’hui en question l’efficacité de cette mesure.
Pour la députée de la Fédération de la gauche démocratique, la responsabilité de cette situation incombe pleinement au gouvernement actuel, tout comme à l’exécutif précédent qui a entériné la décision. « Il ne s’agit pas de satisfaire une revendication isolée, mais de répondre à une demande largement partagée par les citoyens, les parlementaires et les acteurs de la société civile », plaide-t-elle.
Le docteur Tayeb Hamdi, médecin et spécialiste des politiques et systèmes de santé, a de son côté confirmé les effets négatifs de cette heure “maudite”. Dans une réaction récemment envoyée à Hespress FR, Dr Hamdi, plaide pour un retour à la norme. Pour lui : l’heure d’hiver reste la plus respectueuse du fonctionnement naturel du corps humain. Le retour des Marocains à l’heure d’hiver (appelée aussi « heure normale du pays ») est perçu par le spécialiste comme un réflexe positif, en harmonie avec les conclusions de la recherche scientifique. Ces études confirment que les changements répétés d’heure, tout comme ceux que subissent les voyageurs en traversant plusieurs fuseaux horaires, ont des effets négatifs sur la santé.
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