Il semble que la mobilisation des étudiants et diplômés de l’Institut supérieur des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS), qui ont manifesté leur colère mardi lors d’un sit-in pour dénoncer le nombre limité de postes budgétaires ouverts par le ministère de la Santé au regard du volume de diplômés dans la région Rabat-Salé-Kénitra, ait fini par porter ses fruits.
En effet, lors d’une réunion tenue mardi même avec les syndicats du secteur, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a pris des engagements officiels pour recruter les infirmiers et techniciens d’ambulance fraîchement diplômés, afin de les tirer du chômage.
Dans un communiqué, l’Union nationale de la santé a précisé que « le ministère s’est engagé à ouvrir la voie à l’emploi pour l’ensemble des lauréats, toutes spécialités confondues, d’ici la fin de l’année en cours et, au plus tard, au début de l’année prochaine ». Pour ce faire, le département prévoit l’organisation de nouveaux concours à l’échelle régionale ainsi qu’au sein des centres hospitaliers universitaires, avec la possibilité de transférer les postes budgétaires restants au profit des infirmiers et techniciens de santé diplômés.
Le même communiqué ajoute que « le ministère a également promis de poursuivre la concertation avec les partenaires sociaux, tant au niveau central que régional, et ce en priorité, avant l’annonce des prochains concours, dans l’optique de régler définitivement ce dossier et parvenir à l’objectif de “zéro diplômé au chômage” dans les plus brefs délais ».
Lors de cette rencontre, les représentants de l’Union nationale de la santé ont insisté sur « la nécessité d’instaurer un lien automatique entre la formation et l’emploi ».
De son côté, le Syndicat indépendant des infirmiers a indiqué qu’« une série de solutions pratiques a été avancée au cours de cette réunion afin de résorber la situation et intégrer les diplômés actuellement en attente ». Ces solutions incluent notamment l’augmentation du nombre de postes budgétaires alloués au ministère de la Santé et de la Protection sociale, la suspension temporaire de la formation dans certaines filières, ainsi qu’une révision du nombre d’admissions dans les instituts supérieurs des métiers infirmiers et techniques de santé, afin de l’aligner sur les besoins réels du ministère.
Le syndicat a également fait savoir qu’« une commission mixte a été mandatée pour assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements pris, à travers des réunions périodiques et chaque fois que la nécessité s’en fera sentir ».
Pour sa part, Mohamed El Ouardi, secrétaire général de l’Union nationale de la santé, a rappelé que « le secteur infirmier constitue une pratique essentielle et irremplaçable, et que les infirmiers, après leur formation, doivent absolument accéder à une pratique professionnelle effective ».
Dans une déclaration accordée à Hespress, il a mis en garde le ministère de tutelle sur le fait que « l’absence de pratique équivaut à une perte de savoir-faire dans cette profession ».
« Dans ce contexte, le ministère a répondu à des revendications légitimes par des solutions concrètes, dont l’une des plus importantes consiste à créer les postes nécessaires afin de permettre aux infirmiers d’exercer leurs missions dans de meilleures conditions. L’ouverture de ces postes à l’avenir et le traitement de la situation des chômeurs actuels dans les prochains mois vont clairement dans ce sens », a-t-il conclut.
Il convient de rappeler que les étudiants et diplômés de l’Institut supérieur des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS) se sont rassemblés mardi devant la direction régionale de la santé et de la protection sociale de Rabat-Salé-Kénitra pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « farce », à savoir, l’ouverture de seulement 190 postes budgétaires pour plus de 800 diplômés de la région.
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