Attijari Global Research (AGR) a récemment publié une analyse intitulée « Des politiques économiques favorables à la détente des taux en 2024 », dans laquelle le bureau de recherche anticipe une poursuite de la baisse des taux d’intérêt au Maroc d’ici la fin de l’année 2024. Cette évolution serait le résultat d’une politique monétaire accommodante maintenue par Bank Al-Maghrib (BAM).

La direction prise par la banque centrale est déterminante dans ce contexte. AGR s’attend à ce que ce cycle accommodant se poursuive, envisageant une réduction potentielle du taux directeur (TD) de 25 points de base lors de la réunion prévue en septembre 2024. Cette anticipation est en phase avec les décisions récentes de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, qui ont également opté pour des baisses de taux, accentuant ainsi la tendance mondiale vers des taux d’intérêt plus bas.

Inflation et intérêt croissant pour les bons du Trésor

Les prévisions concernant l’inflation au Maroc, qui se situent autour de 2 % à moyen terme, soutiennent un regain d’intérêt des investisseurs pour les bons du Trésor (BDT), particulièrement dans le segment des maturités longues (MLT). En effet, la demande pour les titres à court terme (CT) a fortement diminué, tombant de plus de 60 % des soumissions en 2023 à seulement 15 % au premier semestre 2024. Ce recul est lié à une baisse des attentes de rentabilité, favorisée par des prévisions de stabilisation des prix.

Un autre facteur essentiel de cette dynamique est la situation de la liquidité bancaire, qui a affiché un déficit supérieur à 120 milliards de dirhams (MMDH) à la fin du premier semestre 2024. La circulation monétaire a atteint des niveaux record, dépassant les 420 MMDH, mettant ainsi en évidence des tensions sur la liquidité qui affectent la demande pour les BDT. En outre, bien que l’État ait mis en place des opérations de financements innovants, celles-ci n’ont pas permis d’inverser cette tendance.

Amélioration du profil de risque

Un élément encourageant est l’amélioration du profil de risque du Maroc, comme en témoignent la diminution de la prime de risque (PDR) et les notations favorables accordées à la dette souveraine. Ces facteurs renforcent la capacité du Trésor à emprunter sur les marchés internationaux à des conditions avantageuses, ce qui est crucial dans un environnement de liquidité intérieure tendue.

Pour l’année 2024, les financements extérieurs nets devraient atteindre 51,1 MMDH, couvrant ainsi 83 % du besoin de financement annuel budgétisé dans le cadre de la Loi de Finances 2024, estimé à 62 MMDH. À titre de comparaison, cette proportion n’avait pas dépassé 50 % en 2023 et s’était limitée à une moyenne de 10 % entre 2021 et 2022. Cependant, les données de juillet 2024 montrent un faible taux de réalisation des tirages extérieurs bruts, ne dépassant pas 30 %.

Ainsi, l’analyse d’Attijari met en lumière une dynamique économique favorable à la détente des taux, signalant des opportunités potentielles pour les acteurs du marché.

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