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Alors que la sécheresse bas son plein au Maroc depuis déjà 6 ans, la plateforme spécialisée dans l’analyse des données agricoles, Horto Info, révèle que les échanges commerciaux de fruits et légumes entre le Maroc et l’Espagne ont atteint un niveau record, largement à l’avantage du Royaume. En 2023, le Maroc a exporté 476 millions de kilogrammes de produits agricoles vers son voisin ibérique, générant plus de 1 milliard d’euros de recettes.
D’après le rapport, ces échanges ont permis au Maroc de dégager un excédent commercial de 975 millions d’euros. En effet, alors que les exportations marocaines de fruits et légumes ont dépassé le milliard d’euros, celles de l’Espagne vers le Maroc se sont limitées à 97 millions d’euros à la fin de l’année dernière.
Une politique d’exportation sous le feu des critiques
Dans un contexte de sécheresse persistante, la poursuite des exportations agricoles marocaines suscite de vives préoccupations. Mohamed Baza, expert international en ressources hydriques, alerte sur le volume colossal d’eau virtuelle exporté à travers les fruits et légumes, estimé à plus d’un milliard de mètres cubes par an en moyenne. Pour l’année 2024, 350 millions de mètres cubes d’eau ont déjà été consommés uniquement pour l’exportation des tomates et avocats, deux produits phares du Maroc.
Face aux remises en question de ses estimations, l’expert a réaffirmé ses chiffres dans une publication sur les réseaux sociaux. Il souligne que le volume d’eau exporté lors du premier semestre 2024 équivaut à plus de la moitié des besoins en eau potable de toute la population marocaine.
Si ces estimations se basent uniquement sur les tomates et les avocats, la quantité d’eau exportée est vraisemblablement bien plus importante, au vu des performances record du Maroc dans d’autres productions agricoles.
Un modèle agricole à repenser ?
Un rapport récent sur la crise hydrique au Maroc met en lumière des politiques agricoles privilégiant des cultures gourmandes en eau et à forte valeur marchande au détriment des cultures stratégiques comme les céréales, essentielles à la sécurité alimentaire nationale. Le document appelle à une refonte de la politique d’irrigation, en la recentrant sur les priorités fondamentales : garantir un équilibre entre rendement économique et préservation des ressources hydriques.
Le Centre africain d’études stratégiques et de numérisation dénonce une gestion déséquilibrée de l’eau, où l’exportation de produits agricoles à forte consommation hydrique se fait au détriment des petits agriculteurs et des ressources locales. Selon son analyse, les politiques en vigueur aggravent la raréfaction de l’eau et impactent de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables.
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