Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Dans le sillage du projet d’ouverture du poste frontalier terrestre Amgala (Es-Smara)–Bir Moghrein (Mauritanie), reliant les provinces du Sud du Maroc au territoire mauritanien, les médias algériens ont considérablement durci leur ton à l’égard de la Mauritanie. Ils accusent les Émirats arabes unis d’être à l’origine d’un « plan stratégique » visant à renforcer l’influence marocaine et à remodeler les alliances régionales.
Ainsi, le quotidien algérien La Patrie a présenté cette initiative comme une rupture avec la traditionnelle neutralité de Nouakchott sur la question du Sahara, alertant sur ses implications géopolitiques, économiques et sécuritaires profondes. Il a également mis en garde contre une pénétration émiratie grandissante susceptible d’inscrire la Mauritanie dans un réseau complexe d’intérêts, servant un agenda maroco-émirati plus vaste.
Ce journal, proche du régime algérien, affirme que l’influence émiratie en Mauritanie s’est accrue grâce à des investissements stratégiques dans les ports et les mines, tout en l’accusant d’utiliser ces projets comme couverture à des réseaux de contrebande d’or provenant du Darfour, ainsi qu’à des flux financiers et à des livraisons d’armes légères à destination de la région du Sahel.
Selon les informations obtenues par Hespress, ce nouveau projet routier constitue un axe stratégique majeur, conçu pour offrir aux pays africains enclavés un accès direct à l’océan Atlantique via les provinces du Sud du Royaume. Il vise ainsi à consolider les infrastructures marocaines et à stimuler le développement économique dans les zones frontalières.
Ce projet entend soutenir les activités économiques locales, dynamiser le commerce et les services, créer de nouvelles opportunités d’emploi, améliorer les conditions de vie et renforcer la stabilité dans les communes frontalières de la province d’Es-Smara. Il a également pour objectif de réduire la distance jusqu’à la frontière mauritanienne, d’abaisser les coûts logistiques et de raccourcir les délais de transit, afin de fluidifier davantage les échanges économiques et d’assurer une meilleure intégration dans les chaînes d’approvisionnement régionales.
D’un taux d’avancement de 95 %, cette infrastructure structurante s’étend sur 93 kilomètres, avec une largeur de 6 mètres, reliant la commune d’Amgala (province d’Es-Smara) à Bir Moghrein, en Mauritanie. Son coût global est estimé à 49,72 millions de dirhams.
Pour Rabat, ce nouveau poste frontalier représente un véritable pont pour l’intégration régionale et un outil destiné à faciliter la circulation des biens et des personnes. À l’inverse, plusieurs médias algériens y voient une manœuvre stratégique destinée à consolider la présence marocaine au Sahara et à redessiner les équilibres de pouvoir dans la région, craignant que ce projet ne pousse la Mauritanie à rejoindre de nouveaux alignements politiques et économiques.
Réagissant à cette offensive médiatique algérienne contre le voisin du Sud, Cheikh Ahmed Amin, directeur du site mauritanien Anbaa.info, estime que cette escalade découle d’un enchevêtrement de facteurs politiques, géopolitiques et de développement, bien que ceux-ci ne soient pas exposés par les médias algériens sous forme de preuves tangibles ou documentées.
Dans une déclaration à Hespress, il souligne que la dimension politique directe figure au premier rang de ces facteurs. L’Algérie perçoit certaines récentes orientations de la Mauritanie — telles que le rapprochement affirmé avec le Maroc et l’ouverture à des partenariats avec les Émirats — comme des évolutions susceptibles d’affaiblir sa position dans des dossiers sensibles, en particulier la question du Sahara. Selon lui, les médias algériens tendent à dépeindre ces démarches comme relevant d’un « axe opposé » regroupant le Maroc et les Émirats, sans pour autant fournir de preuves concrètes de l’existence d’un plan politique concerté.
Le journaliste mauritanien précise que l’aspect développemental est également au cœur de cette polémique. Ces dernières années, la Mauritanie a lancé d’importants projets dans les domaines du gaz et des infrastructures, avec le soutien de nouveaux partenaires, dont les Émirats. Elle a également fait appel à des entreprises marocaines pour intervenir à Nouakchott. « Les médias algériens considèrent ces projets comme une ‘pénétration économique’ servant de couverture à un renforcement de l’influence politique, établissant ainsi un lien entre développement, infrastructures et mutations possibles des loyautés régionales », explique-t-il.
Cheikh Ahmed Amin observe enfin que les évolutions géopolitiques dans la région maghrébine et sahélienne — affaiblissement de l’Union du Maghreb arabe, montée en puissance de certains acteurs du Golfe, concurrence entre le Maroc et l’Algérie pour l’influence en Afrique — donnent l’impression que la Mauritanie cherche à tirer parti de ce vide pour consolider ses partenariats. Les médias algériens interprètent toutefois cette stratégie comme un « alignement » plutôt qu’une « diversification », notamment dans un contexte de recul de la présence algérienne dans certains dossiers économiques du Sahel.
Il conclut que cette offensive médiatique ne repose ni sur des arguments juridiques ni sur des preuves documentées, mais sur une lecture politique marquée par la méfiance, craignant que le développement mauritanien, appuyé par le Maroc et les Émirats, ne bouleverse les équilibres d’influence régionale. Cela explique, précise-t-il, « pourquoi la dimension géopolitique est systématiquement intégrée, même lorsqu’il s’agit de projets purement économiques ou de développement ».
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