Dans la province d’Azilal, certains douars continuent de souffrir de l’isolement, du manque d’eau et de la marginalisation. Pour ce, l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) appelle à une action immédiate et à la reddition de comptes des responsables.
La province d’Azilal, au cœur de la région de Béni Mellal-Khénifra, riche de ses ressources naturelles et économiques est désormais confrontée à de nombreux défis. Selon le président de l’Association, Mohamed El Ghalloussi, plusieurs douars et hameaux continuent de manquer d’eau potable et restent largement isolés, souffrant de marginalisation et de privations qui auraient dû être atténuées par les programmes de développement.
Il dénonce, dans une publication sur son compte Facebook, le manque de réaction des autorités locales, précisant que gouverneur récemment nommé de la province « laisse des villages sans eau tout en profitant de ses vacances », estimant que ce problème ne figure pas parmi ses priorités. Pour El Ghalloussi, la situation est telle que les habitants pourraient être contraints de manifester pour obtenir des réponses concrètes de l’administration.
Il pointe ainsi du doigt les responsables public qui exploitent leurs positions pour accumuler des richesses, au détriment de l’intérêt général. « La réalité est que l’élite en charge des affaires publiques, accompagnée de certains responsables, se libère elle-même de l’isolement en se consacrant à ses intérêts personnels et en accumulant des richesses grâce à l’exploitation de leurs positions publiques, dans un contexte où la responsabilité n’est pas liée à la reddition de comptes. Certaines personnes, qui ne possédaient rien auparavant, affichent rapidement des signes de richesse extravagante et deviennent des modèles de ‘succès’. Parmi elles, certaines ont quitté la région et possèdent des biens immobiliers et des villas dans d’autres villes, voire à l’étranger », révèle le président de l’AMPBP.
Et d’ajouter : « Certaines collectivités territoriales et institutions publiques de la région de Béni Mellal-Khénifra et de la province d’Azilal échappent au contrôle des institutions de surveillance, en particulier l’Inspection générale de l’Intérieur et la Cour des comptes. Cette situation a encouragé certains à exploiter toutes les ressources et responsabilités publiques pour élargir leurs réseaux d’intérêts et de bénéfices, sans craindre d’être tenus pour responsables ».
De plus, il a fait savoir qu’en parallèle, les habitants de plusieurs zones de la province d’Azilal continuent de se battre pour des besoins élémentaires, déplorant le fait qu’au 21e siècle, des communautés restent toujours privées d’infrastructures de base. Dans ces conditions, poursuit-il, la vie quotidienne peut rapidement devenir critique.
Pour El Ghalloussi, la situation constitue une urgence sociale et politique. La non-résolution des problèmes des zones rurales et l’absence de reddition de comptes des responsables corrompus risquent d’aggraver la frustration sociale et d’accroître le sentiment d’injustice. Les habitants d’Azilal attendent des mesures concrètes pour rétablir l’équité et garantir l’accès aux services essentiels.
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