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Depuis 10 ans, Badr Siwane porte fièrement les couleurs du Maroc sur les scènes internationales de triathlon. Entre victoires, défis et moments difficiles, ce triathlète d’exception s’est imposé comme l’un des meilleurs athlètes de sa discipline, en témoigne son palmarès : 6 fois Champion d’Afrique, vainqueur des Jeux Africains 2019, vice-champion des Jeux Africains 2024 et vainqueur en Coupe d’Asie.
À l’occasion cet anniversaire marquant une carrière florissante, le champion âgé de 30 ans s’est confié à Hespress FR sur son parcours, ses objectifs pour une qualification aux Jeux Olympiques 2028 à Los Angeles et sa vision pour l’avenir du triathlon au Maroc.
Cette année marque les 10 ans de votre carrière en tant que triathlète représentant le Maroc à l’échelle internationale. Quel bilan dressez-vous ?
Oui, ça fait 10 ans maintenant que je représente mon pays partout dans le monde. Je voudrais d’abord remercier le Roi Mohammed VI ainsi que toute la famille royale, car ils nous donnent de la force et du courage pour représenter notre pays. À chaque fois que je me déplace, j’ai toujours mon drapeau dans ma chambre, partout dans le monde. C’est comme si j’avais un bout de mon pays avec moi partout où je vais. Bien sûr, merci à mon sponsor OCP, qui me suit depuis le début, et à mes autres sponsors TGCC, Hudson Morocco et Nike.
Le bilan, c’est un bilan magnifique. Jamais je ne me serais dit que j’allais accomplir tout cela au début. Je me rappelle de la première course que j’ai faite avec le Maroc (Championnat du Monde à Edmonton, Canada), où mon papa et moi sommes allés à nos frais en 2014. Là, je découvre tout du monde international. Je finis 24ème aux championnats du monde U23. Ensuite, je suis allé seul à Hong Kong pour une Coupe d’Asie en 2014, ce fut la plus difficile, car je ne connaissais pas le décalage horaire. Impossible de dormir, de comprendre, d’être performant, mais sans ces premiers pas, où ma famille m’a soutenu financièrement pour me lancer, je ne serais jamais arrivé là où je suis aujourd’hui.
Bien sûr, il y a eu des moments magnifiques, comme les Jeux Africains de Rabat en 2019, où j’ai gagné, ainsi que plusieurs titres de champion d’Afrique de triathlon. Il y a aussi eu des moments plus difficiles, comme l’intoxication alimentaire en Afrique du Sud, l’hospitalisation pendant 2 jours et le rapatriement en urgence en France.
Le sport, c’est une leçon de vie. Rien n’est acquis, tout est à apprendre. Et surtout, le bilan que je retiens, ce sont les visages que j’ai vus à chaque fois que je courais partout dans le monde, qui étaient heureux de voir un Marocain. J’étais comme un ambassadeur du Maroc à l’international grâce au sport, et ça, ça n’a pas de prix.
Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?
Il y en a plusieurs, mais si je devais en choisir un, ce serait ma victoire aux Jeux Africains de Rabat en 2019. Courir chez moi, devant mon public, avec ma famille et mes amis dans les tribunes, c’était quelque chose d’incroyable. L’ambiance était électrique, et entendre le public scander mon nom m’a donné une énergie indescriptible.
Ce jour-là, je me suis senti porté par tout un pays. Gagner cette médaille d’or à domicile reste un moment gravé dans ma mémoire, un instant de pur bonheur et de fierté. Il y a aussi les Jeux Africains à Accra en 2024, puisqu’après des difficultés pour pouvoir être sur la ligne de départ, j’ai réussi à être sur place 24h avant la course et j’ai fini 2ème.
Comment vous préparez-vous mentalement et physiquement à chaque compétition ?
La préparation est la clé de tout sportif. J’ai la chance d’avoir plusieurs coachs qui m’accompagnent sur plusieurs aspects. Mon coach principal, Alexandre Delort, s’occupe de l’aspect organisationnel du triathlon, puis il y a d’autres coachs qui s’occupent de la natation, du vélo, de la course à pied, et Mouad Kinane qui coordonne tout ici à Rabat.
Mentalement, c’est un travail quotidien. Le triathlon est un sport où l’on est souvent seul face à soi-même. Il faut apprendre à gérer la pression, la fatigue et les imprévus. J’ai appris à adopter une routine de visualisation, où je me projette dans la course, j’imagine chaque étape, chaque transition. Cela m’aide à rester concentré et à aborder la compétition avec sérénité.
Concernant l’aspect mental, il faut savoir que sans mes coachs, ce serait difficile. Mes coachs font office de préparateurs mentaux, car ils sont en première ligne quand ça ne va pas.
En termes d’entraînement, je suis entre 24 et 30 heures d’entraînements chaque semaine, selon les périodes. Il faut rajouter à cela le temps de récupération, de kiné et de décompression. Car oui, je suis athlète, mais il faut savoir vider sa tête aussi.
Je m’entraîne 7 jours sur 7, sans jour de repos. C’est un métier à plein temps.
Vous avez remporté de nombreux trophées depuis le début de votre carrière, notamment les Jeux Africains ou encore la Coupe d’Asie, mais une qualification olympique manque à votre palmarès, celle de Los Angeles 2028. Comment appréhendez-vous cette prestigieuse compétition ? Quels sont vos objectifs ?
Participer aux Jeux Olympiques est un rêve, un objectif ultime pour tout athlète de haut niveau. J’ai tout donné pour me qualifier pour Paris 2024, mais cela ne s’est pas fait. C’était une déception, bien sûr, mais cela m’a aussi renforcé.
Désormais, Los Angeles 2028 est mon nouveau défi. Mon objectif est d’arriver à ces Jeux dans les meilleures conditions possibles, avec l’expérience et la maturité acquises au fil des années. La qualification olympique est un parcours exigeant, qui demande régularité et performance sur plusieurs saisons.
Je vais donc continuer à travailler dur, à participer aux compétitions de haut niveau et à me battre pour décrocher mon ticket pour Los Angeles 2028. Ce serait une immense fierté de représenter le Maroc sur la plus grande scène sportive mondiale.
Le triathlon est encore assez méconnu au Maroc, comment réussir à lui donner plus de visibilité ? Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui aimeraient se lancer dans cette discipline ?
Oui, le triathlon est un sport jeune, mais magnifique et complet. Depuis 2018, avec la fédération, nous essayons de donner encore plus d’engouement à ce sport. De mon côté, mon rêve serait de créer des clubs sportifs pour les jeunes partout au Maroc, mais surtout dans les villes d’enfance de mon papa, Sidi Allal Bahraoui et Khemisset. Créer des clubs, développer le sport en général. Car chaque jeune au Maroc peut croire en ses rêves. C’est ce que j’ai fait. Il faut juste ne jamais oublier que l’on est le seul maître de ses rêves, et au moment du réveil, se dire qu’on mettra tout en œuvre pour les réaliser, peu importe le prix et l’énergie, et à la fin, on y arrivera.
J’espère pouvoir créer des clubs pour donner ce coup de pouce aux jeunes pour qu’ils continuent à croire en leurs rêves et qu’ils deviennent peut-être le futur du triathlon. Je leur souhaite.
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