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Le Maroc se prépare à une nouvelle phase de flexibilisation de son régime de change en 2026, une réforme relancée après la pandémie. Il s’agit d’ajuster l’ancrage monétaire et d’engager une transition progressive visant à aligner l’économie nationale sur les réalités du marché mondial.
Le Royaume s’apprête à prendre un tournant significatif dans sa politique monétaire en révisant son régime de change en 2026. Cette décision vise à reprendre un projet initié en 2018 mais suspendu par la crise sanitaire mondiale. Selon les déclarations du Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, à Bloomberg, le plan consiste à dégrafer progressivement le dirham de son ancrage actuel, basé sur un panier de devises constitué de l’euro et du dollar américain, pour évoluer vers une plus grande flexibilité dans le but de mieux intégrer le marché mondial.
Le processus prévu par Bank Al-Maghrib ne vise pas un flottement total, mais plutôt une semi-libéralisation où la banque centrale pourra encore intervenir si des mouvements de change anormaux se produisent. Cela permettra au dirham de refléter davantage l’offre et la demande du marché, tout en maintenant un certain contrôle afin de limiter les impacts de la volatilité monétaire, notamment en période d’incertitude économique.
Outre la flexibilité du dirham, les autorités marocaines prévoient, toujours selon Abdellatif Jouahri, d’émettre des euro-obligations d’un montant minimal de 1 milliard de dollars d’ici début 2025. Cette émission s’inscrit dans une stratégie de financement qui tient compte des contextes économiques mondiaux, notamment les incertitudes autour des prochaines élections présidentielles américaines et de leurs éventuelles conséquences sur les politiques au Moyen-Orient. Le Maroc surveille de près l’évolution de ces facteurs externes pour maximiser les avantages de sa politique de financement et minimiser les risques liés à la volatilité mondiale.
Le chemin vers une monnaie plus flexible est également balisé par des mesures destinées à préparer le secteur bancaire marocain et les entreprises locales. Bank Al-Maghrib met actuellement en place des mécanismes pour soutenir les petites entreprises, qui constituent une grande partie du tissu économique national, afin qu’elles puissent s’adapter aux fluctuations éventuelles du dirham.
Il est à rappeler que le Maroc a initié une transition vers un régime de change flexible en janvier 2018, sous l’impulsion de Bank Al-Maghrib et du ministère des Finances. L’objectif était de renforcer la résilience de l’économie marocaine face aux chocs externes, en permettant au dirham de fluctuer dans une bande plus large, initialement fixée à ±2,5 % autour d’un taux central déterminé par la banque centrale. En 2020, cette bande a été élargie à ±5 %, dans le cadre d’un processus progressif d’assouplissement.
Cette stratégie visait à accompagner l’économie dans un contexte international plus volatil, en rendant le dirham plus adaptable aux variations économiques mondiales tout en préservant une certaine stabilité. Ce système de flexibilisation graduelle permet aussi au Maroc d’attirer davantage d’investissements étrangers en offrant une meilleure transparence et en atténuant les incertitudes liées aux taux de change fixes.
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