La quiétude des terres aurifères de Bantaco, dans la région de Kédougou, a une fois de plus été brisée par une attaque à main armée d’une violence inouïe. Comme le rapporte L’Observateur, une bande d’assaillants encagoulés et lourdement armés a semé la terreur sur l’axe sablonneux reliant Bantaco à la Nationale 7. Le bilan est tragique : un orpailleur burkinabè a perdu la vie, et les malfaiteurs ont emporté de l’or, de l’argent et divers objets de valeur.
Une embuscade meurtrière au cœur de la nuit
Les faits se sont déroulés dans la nuit, aux alentours de 1 heure du matin. Selon les informations relayées par L’Observateur, une dizaine d’individus armés de fusils ont pris d’assaut cet axe fréquenté par les orpailleurs et commerçants d’or. Les assaillants ont tendu un piège à leurs victimes, les forçant à s’arrêter sous la menace de leurs armes. Ceux qui ont tenté de passer outre cette embuscade ont essuyé des tirs à balles réelles.
C’est ainsi qu’un jeune orpailleur burkinabè domicilié à Tomborokoto a été abattu à bout portant. Blessé mortellement, il s’est effondré et s’est vidé de son sang sur place. Après avoir dépouillé les victimes de leur or et de leurs biens précieux, les assaillants se sont évaporés dans la nature, laissant derrière eux une scène de désolation.
Des populations sous le choc et démunies
Cette attaque a plongé Bantaco dans l’effroi. Les habitants de ce village, où cohabitent des orpailleurs de diverses nationalités, redoutent de nouvelles violences. Comme le souligne L’Observateur, cette attaque survient dans un contexte marqué par une insécurité grandissante dans cette région aurifère. Quelques mois auparavant, une autre attaque sanglante avait fait quatre morts, parmi lesquels deux Burkinabè, un Sénégalais et un Guinéen, ainsi que deux blessés graves. Là encore, une importante somme d’argent avait été dérobée.
La population, exaspérée et impuissante face à la recrudescence des actes criminels, réclame la mise en place d’un détachement permanent de la Gendarmerie dans le village. Cette demande est portée avec d’autant plus d’insistance que Bantaco, situé près de l’un des plus grands sites d’orpaillage de la région, est devenu un véritable point névralgique pour les activités criminelles.
Une réponse attendue des autorités
Alertés après cette attaque, les éléments de la Brigade de Mako se sont rendus sur les lieux pour effectuer les constatations d’usage. Le corps de la victime a été transporté au Centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou par les sapeurs-pompiers. Cependant, ces interventions ponctuelles des forces de l’ordre ne suffisent plus à rassurer les populations locales.
Face à une recrudescence des violences dans cette zone minière stratégique, l’absence d’un dispositif de sécurité permanent dans des localités comme Bantaco est de plus en plus dénoncée. Pour les habitants, la présence d’un détachement de gendarmerie au sein du village pourrait permettre de dissuader ces bandes armées qui écument les routes et sèment la terreur.
Un climat d’insécurité alarmant
L’insécurité dans la région de Kédougou n’est pas un phénomène nouveau. La richesse aurifère de cette région attire depuis des années non seulement des orpailleurs légaux, mais aussi des groupes criminels organisés. Ces derniers profitent des failles sécuritaires pour piller les richesses et attaquer les populations locales. Comme l’indique L’Observateur, ces attaques répétées mettent en lumière l’urgence d’une réponse concertée entre les forces de l’ordre, les autorités locales et les communautés d’orpailleurs pour rétablir un climat de sérénité.
Un avenir incertain pour BANTACO
À Bantaco, le jour s’est levé sur un paysage marqué par la peur et la désolation. Les familles pleurent leurs morts tandis que les orpailleurs et commerçants s’interrogent sur l’avenir de leurs activités. Si aucune mesure concrète n’est prise pour sécuriser la région, ces terres aurifères risquent de devenir un théâtre permanent de violences, ternissant encore davantage l’image d’une région autrefois synonyme d’opportunités.
Pour l’heure, le sentiment d’abandon prédomine parmi les habitants de Bantaco. Ils espèrent que cette énième tragédie sera enfin le déclencheur d’une réponse adéquate de l’État face à une insécurité qui ne cesse de s’intensifier.
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