Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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À la faveur des pluies des derniers jours, plusieurs barrages du Royaume ont enregistré une hausse notable de leurs apports hydriques. Le barrage de Chefchaouen affiche désormais un taux de remplissage de 100 %, signe tangible de l’impact immédiat des précipitations récentes sur les réserves en eau. À l’échelle nationale, toutefois, la situation demeure plus contrastée : le taux global de remplissage des barrages s’établissait lundi à 33,6 %.
Selon les données rendues publiques par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, les 24 dernières heures ont été marquées par un regain hydrique dans plusieurs ouvrages, en particulier dans le Nord. Ces apports supplémentaires, variables selon les bassins, se traduisent par une amélioration directe des niveaux de stockage dans un ensemble d’infrastructures hydrauliques jugées stratégiques.
Dans la province de Larache, le barrage Oued El Makhazine enregistre la progression la plus marquée, avec une hausse de 12,1 millions de mètres cubes, portant son taux de remplissage à 76,5 %. Ouvrage majeur de la région, il voit ainsi ses réserves consolidées. Dans le même territoire, le barrage Dar Khrofa bénéficie d’une augmentation de 5,9 millions de mètres cubes, mais ne dépasse pas un taux de 14,4 %, un niveau qui demeure faible malgré les apports récents.
Plus au sud, dans la préfecture de Rabat, le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah — clé dans l’alimentation en eau potable de la capitale et de ses environs — gagne 6,3 millions de mètres cubes supplémentaires, pour atteindre un taux de 79,7 %. La tendance confirme une amélioration progressive de la situation hydrique du bassin.
Dans la province de Tétouan, le barrage Charif Al Idrissi voit ses apports augmenter de 4,9 millions de mètres cubes, portant son taux de remplissage à 94,5 %. Le barrage Kharroub, dans le même périmètre, affiche pour sa part une hausse de 2,7 millions de mètres cubes et un taux de 55,1 %.
Dans la région de Tanger-Assilah, le barrage Ibn Battouta progresse de 3,3 millions de mètres cubes, atteignant désormais 60,7 % de remplissage. Là encore, l’amélioration reflète une dynamique positive, bien que localisée.
Pour Ayoub El Arqi, chercheur spécialisé dans le climat et la sécurité hydrique, ces évolutions relèvent avant tout d’un « amélioration conjoncturelle ». Si elles traduisent un apport non négligeable, elles ne sauraient, selon lui, « produire un changement structurel dans l’équation de la sécurité hydrique nationale ». Le spécialiste souligne que la réaction rapide des barrages du Nord met en lumière un déséquilibre territorial persistant : les bassins septentrionaux se rechargent promptement, tandis que ceux du centre et du sud restent marqués par un déficit chronique. De ce fait, observe-t-il, l’embellie actuelle ne constitue qu’un « souffle temporaire », sans signifier une véritable sortie de la situation de stress hydrique.
Le chercheur insiste également sur la fragilité d’un modèle reposant majoritairement sur les précipitations pour la reconstitution des stocks hydriques. Si les hausses de ces derniers jours apparaissent significatives, elles demeurent tributaires d’une conjoncture climatique imprévisible. Cette incertitude, note-t-il, plaide pour une réorientation vers une gestion anticipative fondée sur la diversification des sources d’approvisionnement, notamment le dessalement et la réutilisation des eaux usées traitées, plutôt que sur l’attente d’épisodes pluvieux « dont la fréquence et l’intensité ne sont nullement garanties ».
Dans une déclaration à la presse, Ayoub El Arqi relève par ailleurs les écarts manifestes de performance entre les barrages. Certains ouvrages retrouvent rapidement leur niveau, quand d’autres stagnent malgré les précipitations. Cette hétérogénéité interroge, selon lui, l’efficacité de l’interconnexion des bassins, la qualité des infrastructures hydrauliques, mais aussi l’impact de l’évaporation et des usages agricoles, facteurs qui limitent la durabilité des gains enregistrés. Sans une maitrise plus rigoureuse de la consommation, prévient-il, « la hausse des apports hydriques restera un acquis fragile ».
À ses yeux, la période actuelle doit être envisagée comme une fenêtre d’opportunité pour repenser les politiques hydriques. Car, rappelle-t-il, « la sécurité de l’eau ne se mesure ni au remplissage ponctuel d’un barrage, ni à une amélioration isolée, mais à la capacité de l’État à garantir un accès stable et équitable à l’eau dans un contexte de changement climatique sévère ». Un défi qui, selon lui, « ne se tranchera pas à la faveur des seules précipitations, mais à travers des décisions stratégiques de long terme ».
The post Barrages : Une embellie hydrique, mais un déficit structurel persistant appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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