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on - October 12, 2024 -
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Face à une sécheresse qualifiée d’historique et à une demande en eau sans précédent, le barrage Al Massira, deuxième plus grande réserve hydraulique du Maroc, se retrouve à un niveau alarmant de remplissage. En sept ans, le taux de rétention d’eau de ce barrage est passé de 75% à seulement 0,4%, illustrant ainsi l’ampleur de la crise hydrique qui frappe le Royaume.
La situation actuelle du barrage, situé dans le bassin de l’Oum Er-Rbia, met en lumière les conséquences du changement climatique, ainsi que l’urgence de réadapter les politiques de gestion des ressources en eau face à une pression accrue, tant pour l’agriculture que pour l’usage domestique.
Les dernières données montrent qu’au 10 octobre 2024, le volume d’eau retenu à Al Massira n’atteint que 9,7 millions de mètres cubes, une chute drastique par rapport aux 82 millions de m³ enregistrés l’an dernier à la même période, alors que le taux de remplissage se maintenait à 3%.
Traditionnellement, le barrage Al Massira fournissait de l’eau à plusieurs grandes villes telles que Casablanca, Marrakech, Safi, El Jadida, ainsi qu’à de vastes zones agricoles. Sa situation critique menace désormais de perturber l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, mettant des milliers de personnes et d’hectares de cultures en péril.
Pour faire face à cette crise, les autorités marocaines ont entrepris plusieurs mesures d’urgence. L’une des stratégies phares est l’interconnexion des bassins hydrauliques de Sebou, Bouregreg et Oum Er-Rbia, destinée à redistribuer les ressources en eau de manière plus efficace et à soulager la pression sur Al Massira.
En parallèle, des stations de dessalement de l’eau de mer ont vu le jour à Jorf Lasfar et Safi, assurant un approvisionnement intégral de Safi et El Jadida en eau potable grâce à ces installations. De plus, des projets d’envergure, tels que la construction d’une station de dessalement à Casablanca, ont été initiés pour renforcer l’infrastructure hydrique du pays.
En attendant une amélioration grâce à des pluies espérées, des solutions temporaires comme les camions-citernes et les forages exploratoires sont mises en place pour répondre aux besoins des communes environnantes.
Comme mentionné plus tôt, la situation du barrage Al Massira, crucial pour le bassin d’Oum Er-Rbia, est au bord de l’assèchement avec seulement 0,36% de son potentiel total rempli. Cependant, malgré cette situation dramatique à laquelle le Maroc fait face, à savoir, une crise hydrique sans précédent, il y a une disparité marquée entre les différents bassins du Royaume, en fonction des récentes précipitations et de la répartition géographique des ressources en eau.
Dans ce même bassin qui tient le haut de l’actualité, d’autres barrages semblent dans une situation plus favorable. Sidi Driss, par exemple, affiche un taux de remplissage de 90%, une situation relativement stable, représentant une véritable bouée de secours pour la région. On ne pourrait dire autant aux barrages Moulay Youssef, avec 38,03%, et Timnoutine, avec 50,63%, qui montrent des chiffres intermédiaires, mais tout de même préoccupants.
A l’opposé, les barrages Aït Messaoud (4,36%) et Imfout (2,86%) demeurent dans une situation critique identique à celle d’Al Massira. Ces écarts dans le taux de remplissage à l’intérieur d’un même bassin soulignent l’importance de l’interconnexion entre barrages et bassins pour assurer une gestion plus équilibrée des ressources hydriques, une démarche déjà en cours pour le bassin Oum Er-Rbia.
En examinant les autres bassins du pays, la situation est contrastée. Certains bassins bénéficient d’une réserve d’eau plus importante, tandis que d’autres restent en difficulté :
Loukkos enregistre un taux de remplissage de 48,67%, bien au-dessus de la moyenne nationale, témoignant de l’efficacité des précipitations récentes dans le nord du pays. Le Sebou, un autre bassin majeur, est relativement stable avec un taux de 40,91%, ce qui en fait une ressource essentielle pour de nombreux usages agricoles et urbains.
Dans le bassin du Tensift, qui alimente notamment Marrakech, le taux de remplissage s’élève à 43,67%, un chiffre encourageant malgré une pression importante sur les réserves en eau. Les bassins du Bouregreg-Chaouia (32,75%) et de la Moulouya (34,88%) reflètent une situation intermédiaire, avec une capacité de stockage qui pourrait suffire à court terme, mais qui reste vulnérable en cas de sécheresse prolongée.
Les bassins comme Souss Massa (16,08%) ou Draa-Oued Noun (29,25%) continuent de souffrir, ce qui laisse planer de sérieuses inquiétudes sur l’approvisionnement futur de ces régions arides.
Au niveau national, avec un taux de remplissage global de 28,56% (environ 4 792,31 millions de mètres cubes), le Maroc reste dans une situation de tension hydrique. Le déséquilibre entre les barrages impose des mesures drastiques de gestion de l’eau. Les chiffres illustrent bien l’ampleur de cette crise, où la coopération entre bassins et les infrastructures modernes de dessalement joueront un rôle crucial dans la gestion des ressources à court et moyen terme.
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