Avec plus de 193 établissements à construire, 2.500 « Ecoles Pionnières » à intégrer, 34.000 classes à équiper en outils numériques et des milliers de carrières à régulariser, le ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, s’engage dans une refonte structurelle du système éducatif pour réduire la surcharge des classes, moderniser les apprentissages et renforcer l’équité territoriale.
Le ministre de tutelle, Mohamed Saad Berrada, a présenté ce mercredi 5 novembre devant la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication le budget sectoriel de son département, un programme qui trace les contours d’une école plus inclusive et mieux adaptée aux défis du 21e siècle. Ce plan, qui s’inscrit dans la continuité des réformes éducatives engagées ces dernières années, place la qualité de l’enseignement et la modernisation des infrastructures au cœur de la stratégie gouvernementale.
La première ambition affichée est de venir à bout du phénomène de la surpopulation scolaire. Pour y parvenir, le ministère prévoit la construction de 193 nouveaux établissements d’ici 2026, dont 66 écoles primaires, 76 collèges et 51 lycées. Ces nouveaux projets viendront s’ajouter à un vaste programme d’agrandissement des écoles existantes, a affirmé Berrada. Il envisage en outre de réduire le taux de surpopulation à 1% dans le cycle primaire et à moins de 5% dans les cycles collégial et secondaire qualifiant.
Selon le ministre, le plan s’accompagne de l’élargissement du projet des « Ecoles Pionnières » à 2.500 établissements supplémentaires, soutenu par une opération de mise à niveau sans précédent. Plus de 2.000 écoles primaires et 500 collèges seront réhabilités, notamment en milieu rural où l’amélioration des infrastructures reste un enjeu prioritaire. Des travaux de raccordement à l’eau potable, à l’électricité et d’aménagement d’installations sanitaires sont prévus pour garantir un environnement scolaire digne et sécurisé à tous les élèves, a assuré le responsable.
La transformation numérique constitue un autre pilier majeur du programme. Environ 34.000 salles de classe seront équipées en technologies numériques, dont 24.000 dans les écoles primaires de l’excellence et 10.000 dans les collèges.
L’ensemble des établissements sera connecté à Internet et bénéficiera d’un programme de maintenance et de mise à jour du matériel informatique, a indiqué Berrada. Parallèlement, le ministère prévoit le lancement de plateformes numériques gratuites dédiées à l’apprentissage de l’arabe, de l’amazighe et des langues étrangères, dans le but d’améliorer les compétences linguistiques des élèves et de réduire les écarts de performance entre les régions.
Sur le plan des ressources humaines, le ministère annonce la poursuite de la mise en œuvre du nouveau statut unifié du personnel éducatif, dont 92% des textes d’application ont déjà été adoptés. En 2024, près de 40.000 fonctionnaires verront leur situation administrative régularisée à travers une promotion au choix, tandis que 11.702 enseignants bénéficieront de la reconnaissance de leur réussite à l’examen de compétence professionnelle. Le versement de tous les arriérés financiers liés à la titularisation et à la promotion des cohortes de 2016 à 2022 est également prévu, a révélé le ministre.
Sur le plan pédagogique, le ministère ambitionne de généraliser l’enseignement de la langue anglaise à l’ensemble du cycle collégial, tout en élargissant la présence de la langue amazighe grâce au recrutement de plus de 1.000 nouveaux enseignants. Le programme vise également la généralisation totale des séances de travaux pratiques dans les matières scientifiques, avec un taux de couverture de 100%. Berrada a notamment fait savoir que près de 3.000 postes supplémentaires seront créés pour combler le déficit en cadres administratifs et renforcer la gouvernance au sein des établissements.
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