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Le programme des Ecoles pionnières constitue une réforme essentielle pour la renaissance du système éducatif. Les résultats obtenus témoignent de l’efficacité de cette initiative. Il s’agit d’une expérience probante qui mérite d’être étendue à l’échelle nationale, a affirmé lundi Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports.
Interagissant avec les députés lors de la séance hebdomadaire des questions orales tenue ce lundi 13 janvier 2025 à la Chambre des représentants, Berrada a expliqué que le programme des Ecoles pionnières représente une réforme déterminante pour la revitalisation du système éducatif.
« Pourquoi faire le choix de ces Ecoles pionnières ? Une étude du CSEFRS révèle un constat préoccupant : les élèves du primaire peinent à maîtriser les bases des mathématiques, de l’arabe, et du français, constituant ainsi un obstacle majeur à leur progression. En effet, si un tiers parvient à exceller dans ces disciplines, deux tiers se heurtent à de sérieuses difficultés« , a-t-il précisé.
Et de poursuivre: « Lorsque ces élèves atteignent le cycle secondaire, le déséquilibre persiste, et seuls 10% parviennent à maîtriser ces matières. Conscient de cette problématique, le programme des Ecoles pionnières a vu le jour, se concentrant spécifiquement sur l’enseignement des trois matières essentielles : l’arabe, le français et les mathématiques« .
Selon le ministre, ce nouveau modèle pédagogique repose sur une approche innovante d’enseignement personnalisé sur six semaines, adapté aux besoins réels de chaque enfant. Dès le début de l’année, une évaluation diagnostiquer est effectuée par l’enseignant pour regrouper les élèves par niveau homogène, assurant ainsi un apprentissage sur mesure. Cette méthode a prouvé son efficacité en produisant des résultats encourageants.
En outre, chaque professeur dispose désormais d’un ordinateur, équipé de projecteurs et de PowerPoint, facilitant significativement l’expérience d’apprentissage, a indiqué le responsable, affirmant que cette modernisation de l’enseignement s’accompagne d’une formation uniformisée pour les enseignants, garantissant une qualité d’enseignement homogène, que ce soit à Dakhla ou à Tanger.
« Les performances scolaires font l’objet d’une évaluation rigoureuse avant et après chaque session de six semaines. A l’échelle nationale, toutes les six semaines, une évaluation comparable à un baccalauréat est réalisée, et les résultats sont intégrés dans la plateforme Massar. Ceci permet de mesurer et comparer les performances à travers les institutions scolaires et les régions, apportant des ajustements pédagogiques ciblés« , a ajouté Berrada.
Il a ainsi fait savoir que l’année écoulée a vu l’application de ce projet à 600 écoles, touchant ainsi 300.000 élèves. Les résultats démontrent l’avantage de ces écoles, a-t-il noté, dévoilant que sur 100 questions, les élèves de ces écoles ont répondu correctement à 60, contre 40 pour ceux des écoles classiques. Cela représente une amélioration de 50% en moins de six mois, un succès retentissant et significatif pour l’éducation.
Le responsable a évoqué l’étude menée par l’UM6P et le MIT pour évaluer l’impact de cette réforme, révélant qu’un « faible impact équivaut à 0,2%, un impact médian à 0,3%, tandis qu’un impact excellent atteint 0,4%, et le Maroc a atteint 0,9%. Ces chiffres montrent clairement l’efficacité croissante de cette initiative éducative innovante« .
Pour Berrada, il est indéniable que cette expérience a rencontré un franc succès, mais la question de la généralisation demeure cruciale. « Pourrons-nous maintenir ce niveau de performance après avoir lancé le programme dans 2.000 écoles cette année, touchant ainsi 1,3 million d’enfants ?« , s’est-il demandé. A la fin du mois d’octobre, les résultats obtenus ont dépassé les attentes initiales, qui étaient modestes. Ces données ont été validées par l’étude en question grâce à un échantillon de 270 écoles, permettant de comparer l’efficacité des établissements classiques aux Ecoles pionnières.
D’un autre côté, le débat sur la réforme pédagogique n’est plus à l’ordre du jour, d’après le ministre qui précise que la véritable interrogation réside désormais dans les modalités de mise en œuvre et la capacité à généraliser ce succès nécessitant un effort considérable.
« Par ailleurs, nous avons lancé cette année une initiative au niveau secondaire, impliquant 230 collèges, touchant 200.000 élèves. Cette nouvelle expérience s’annonce plus complexe que celle du primaire. Parce que nous avons à présent à gérer l’enseignement de matières supplémentaires telles que la géographie, la physique et la chimie, qui requièrent une approche méthodologique soignée« , a-t-il mis en avant.
Et d’ajouter : « Nous sommes en pleine réflexion sur les stratégies les plus efficaces pour garantir des résultats similaires dans ces disciplines, avec un objectif d’apprentissage fixé à 60%. Cette approche vise notamment à réduire le taux du décrochage scolaire. En effet, dans le secondaire, 160.000 élèves quittent prématurément les collèges au Maroc, et il est impératif de réduire ce chiffre d’au moins 50%. En procédant ainsi, nous pourrions ramener le nombre de sortants à 80.000, avec l’espoir de ne laisser aucun élève se retrouver dans la rue. Il est essentiel que chaque enfant acquière un savoir, et que chacun puisse, à l’issue de sa formation, disposer de compétences professionnelles« .
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