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on - Apr 11 -
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Les services de contrôle relevant de l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) ont récemment ouvert de vastes enquêtes portant sur des soupçons de blanchiment d’argent à travers des projets immobiliers de type « plateaux bureaux« . Ces investigations ont été déclenchées à la suite de nouvelles déclarations de soupçon émanant de professionnels du secteur immobilier.
Selon des sources bien informées de Hespress, les nouvelles investigations, qui ciblent principalement les villes de Casablanca et Marrakech, s’intéressent aux liens entre ces projets et plusieurs investisseurs — parmi lesquels figurent des Marocains résidant à l’étranger — n’ayant jamais exercé d’activité dans le domaine de la promotion immobilière. Les premières constatations font état d’un passé professionnel limité à des activités commerciales modestes pour certains d’entre eux, des profils qui ne justifient en rien la capacité à mobiliser les capitaux nécessaires à la réalisation de tels projets immobiliers.
D’après les mêmes sources, les premiers éléments recueillis sur des projets implantés dans divers quartiers de Casablanca — où les prix de l’immobilier sont classés entre moyens et élevés — révèlent qu’ils ont été réalisés sans recours à des prêts bancaires ni à des financements extérieurs. Une anomalie qui a éveillé les soupçons des contrôleurs, lesquels ont entamé l’identification des gérants et des actionnaires des sociétés porteuses de ces projets.
Il a notamment été relevé que certains promoteurs ont créé des sociétés parallèles dédiées à la gestion d’actifs immobiliers destinés à la location. Pourtant, malgré un taux d’occupation inférieur à 50 %, les comptes bancaires de ces sociétés ont enregistré un volume de transactions particulièrement élevé. Les échanges de données électroniques avec la Direction générale des impôts ont en outre mis au jour des incohérences significatives dans les loyers déclarés : les montants figurant dans les déclarations fiscales sont largement gonflés par rapport aux loyers réellement perçus, ce qui a attiré l’attention des enquêteurs.
Les profils professionnels des propriétaires de ces espaces suscitent également de nombreuses interrogations. L’absence de formation ou d’expérience en gestion d’entreprise, en promotion immobilière ou encore dans le secteur du BTP, alimente les soupçons des enquêteurs de l’ANRF. L’enquête s’est ainsi orientée vers leurs réseaux relationnels et leurs possibles liens avec des individus impliqués dans des activités illicites, telles que le trafic de stupéfiants ou la contrebande de devises.
Les investigations ont révélé que plusieurs associés, officiellement désignés comme gérants dans les statuts juridiques des sociétés concernées, ne possèdent en réalité ni les compétences requises ni les qualifications techniques pour piloter de tels projets. Parallèlement, ces acteurs ont fait appel à des cabinets comptables bien établis et se sont efforcés de respecter scrupuleusement les délais légaux pour la déclaration de leurs obligations fiscales. Une stratégie apparente de mise en conformité destinée à détourner les soupçons et à éviter que des déclarations de soupçon ne soient transmises aux autorités compétentes.
À noter que l’Autorité nationale du renseignement financier a déjà transmis un total de 54 dossiers aux procureurs des tribunaux de première instance de Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech, ainsi qu’au procureur général près la Cour d’appel de Rabat. Ces dossiers portent sur des actes présumés liés au blanchiment d’argent, aux infractions sous-jacentes, ainsi qu’au financement du terrorisme. Ces signalements représentent une augmentation annuelle de 25,58 %.
Au cours d’une seule année, l’ANRF a reçu 5.171 déclarations de soupçon de blanchiment d’argent, soit une croissance spectaculaire de 53,76 % en comparaison avec l’année précédente.
Enfin, les sources de Hespress indiquent que les enquêteurs ont également mis en évidence d’autres indices renforçant l’hypothèse de collusion entre les propriétaires de ces « plateaux bureaux » et certains locataires suspects. Ces indices incluent la signature de contrats de location à des montants excessifs, ne correspondant ni au chiffre d’affaires des locataires ni à la nature réelle de leur activité commerciale.
Les investigations ont également révélé que les sociétés à l’origine de ces projets accumulaient des stocks immobiliers inactifs dans plusieurs villes, soigneusement implantés dans des zones stratégiques où les prix sont appelés à se maintenir. Une stratégie immobilière qui facilite la revente rapide des biens, en cas de besoin, tout en contribuant à masquer l’origine potentiellement illicite des fonds investis.
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