L’Office national de l’électricité et de l’eau potable lance la pré-qualification pour un projet de près de 1.000 km de lignes à ultra haute tension entre Boujdour et Tensift, une infrastructure clé destinée à transporter jusqu’à 2 000 MW d’électricité renouvelable vers le Centre du pays d’ici 2028.
L’ONEE vient de lancer un avis de pré-qualification pour la réalisation d’environ 1.000 km de lignes à ultra haute tension (UHT) entre Boujdour et la région du Tensift. Cette liaison, annoncée pour fin 2028, doit permettre d’acheminer jusqu’à 2.000 MW d’électricité renouvelable vers le Centre du pays, dans un contexte d’augmentation continue de la demande nationale et d’accélération des projets verts dans le Sud.
Cette étape vise à identifier les constructeurs habilités à participer au futur appel d’offres. Les entreprises retenues seront invitées à concourir pour un contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction) couvrant la conception, la construction et la mise en service du projet. Les dossiers doivent être déposés avant le 15 janvier 2026 à midi.
L’ONEE précise que cette future « autoroute électrique » s’inscrit dans un ensemble de projets structurants en cours d’exploitation ou de développement, dont la prochaine liaison HVDC qui reliera directement le Sud au Centre. Le réseau national compte déjà plus de 30 000 km de lignes à très haute tension, dont une ligne 400 kV à double terne atteignant Dakhla. Une autre ligne de même capacité est attendue pour la mi-2026, avec un apport estimé à 900 MW supplémentaires issus des parcs éoliens.
La ligne UHT Boujdour–Tensift viendra ainsi renforcer la capacité du réseau à intégrer les nouvelles productions renouvelables du Sud, tout en améliorant l’alimentation électrique du Centre du pays. Elle constitue l’un des volets majeurs de la montée en charge du système électrique marocain face aux évolutions du mix énergétique.
Ce projet de ligne à UHT Boujdour–Tensift s’ajoute à un autre chantier majeur : la future autoroute électrique à très haute tension reliant directement les provinces du Sud au centre du Royaume. L’ONEE vient d’en confier les études d’impact environnemental et social à Novec, filiale de la CDG, confirmant l’accélération d’un projet considéré comme l’un des plus structurants de la décennie énergétique marocaine.
Novec pilotera l’analyse de l’ensemble du tracé, depuis la station de conversion d’Oued Lekraâ jusqu’à Casablanca, en passant par Tan-Tan et Marrakech. Cette ligne, longue de 1.400 km, doit constituer un axe stratégique pour évacuer les puissances renouvelables produites dans le Sud vers les régions les plus consommatrices. La première phase, d’une capacité de 1.500 MW, est prévue pour 2026 ; une seconde tranche identique suivra à l’horizon 2028.
Porté par un consortium réunissant le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, Taqa Morocco et Nareva, le projet s’inscrit dans une vision énergétique élargie incluant production électrique, transport d’eau, dessalement et renforcement du réseau gazier. De nouvelles centrales à cycle combiné à Tahaddart, 1.200 MW d’énergies renouvelables additionnelles, ainsi que des stations de dessalement alimentées en énergie propre viendront compléter cet écosystème.
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