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on - Nov 2 -
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Lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a accordé un entretien au journal « Le Point » où il s’est exprimé sur des questions cruciales touchant aux relations entre le Maroc et la France, la question du Sahara, la gestion des flux migratoires, et les efforts du Maroc dans le contexte géopolitique du Sahel et du Moyen-Orient. Bourita a réaffirmé le rôle moteur de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la construction d’un partenariat « d’exception renforcé » avec la France, marqué par des engagements concrets pour l’avenir.
Bourita qualifie la récente visite du président Macron de « début d’un nouveau chapitre » dans les relations bilatérales, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI et d’Emmanuel Macron. Selon le ministre, cette alliance repose sur une « déclaration de grande importance » signée par les deux chefs d’État, définissant les piliers de ce partenariat renouvelé. Ce document, affirme Bourita, traduit une vision commune fondée sur « l’égalité, la transparence, et la responsabilité partagée ». En matière de projets, il cite les énergies renouvelables et l’amélioration des infrastructures ferroviaires et portuaires, autant de secteurs où le Maroc voit une opportunité d’intégration et de développement avec la France.
La question du Sahara occupe une place centrale dans le discours de Bourita, qui rappelle que la France considère désormais le plan d’autonomie marocain comme la « seule base » viable pour une solution politique. « La France affirme que le Sahara ne peut être envisagé en dehors de la souveraineté marocaine », déclare le ministre, mettant en avant le soutien de plus de 112 pays au plan d’autonomie marocain. Bourita souligne que, malgré un large soutien international, « un partenaire sérieux et responsable manque encore » pour débloquer la situation, une allusion claire à l’Algérie, acteur clé dans ce conflit régional. Le Maroc espère que ce soutien de Paris, « membre permanent du Conseil de sécurité », renforcera sa position dans les négociations à l’ONU.
La coopération en matière migratoire : une dynamique de responsabilité partagée
Interrogé sur les moyens de faciliter la réadmission des ressortissants marocains en situation irrégulière en France, Bourita décrit un processus « en coordination étroite » avec les autorités françaises pour accélérer la délivrance des laissez-passer. Il insiste sur la volonté du Maroc d’agir avec « responsabilité et engagement partagés ». Avec une diaspora marocaine largement intégrée, Bourita précise qu’il est essentiel de préserver cette image positive des Marocains en France, soulignant également le respect du Maroc pour ses obligations en matière de retour des personnes en situation irrégulière.
Dans un esprit de coopération, le Maroc propose une approche de « responsabilité partagée », notamment en ce qui concerne la migration des mineurs non accompagnés. Le ministre rappelle qu’en 2018, le Roi Mohammed VI avait lancé une initiative pour identifier les mineurs marocains en France, mais que des obstacles juridiques français avaient freiné le rapatriement de ceux-ci. Face à cette situation, des initiatives conjointes sont à l’étude pour optimiser la gestion de cette problématique.
Sur le dossier du Sahel, Bourita évoque la « vision afro-optimiste » du Roi, qui rejette l’idée du Sahel comme « une fatalité ». Depuis 2012, le Maroc a multiplié les initiatives de développement, notamment par la formation de plus de 500 imams à l’Institut Mohammed-VI. Le ministre fait état de l’initiative Atlantique, un projet marocain destiné à désenclaver le Sahel en offrant aux pays de la région un accès aux infrastructures logistiques marocaines. Trois réunions ministérielles ont déjà eu lieu dans ce cadre, illustrant un fort engouement régional pour cette initiative. « L’idée est de désenclaver le Sahel, pour le sortir de son isolement », explique Bourita, ajoutant que la France, elle aussi active dans cette région, pourrait collaborer pour soutenir la stabilité du Sahel.
Algérie : une position marocaine ferme et non interventionniste
Abordant les relations entre la France et l’Algérie, Bourita clarifie la position marocaine : « Le Maroc n’intervient pas dans les relations que d’autres pays entretiennent avec l’Algérie ». Il souligne que la doctrine marocaine, dictée par le Roi, se concentre exclusivement sur le renforcement de ses propres liens bilatéraux et n’interfère pas avec ceux que ses partenaires peuvent avoir avec d’autres pays. Si l’Algérie perçoit ces relations comme une menace, « cela relève de son interprétation », conclut-il.
Bourita aborde également la question de la coopération maroco-israélienne dans un contexte marqué par les mobilisations propalestiniennes au Maroc. Selon lui, la relation diplomatique avec Israël, rétablie en 2020 dans le cadre de l’accord Maroc-États-Unis-Israël, ne signifie pas un désengagement du Maroc de la cause palestinienne. Au contraire, précise Bourita, « le Maroc a fermement condamné les attaques israéliennes contre les civils », tout en rappelant l’engagement historique du Royaume envers la Palestine, sous l’égide du Roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods. Le ministre souligne la vision marocaine d’un modèle de coexistence entre juifs et musulmans, où la religion ne constitue pas un obstacle, et réitère que le soutien du Maroc à la Palestine demeure inchangé.
En ce qui concerne une éventuelle médiation marocaine dans le conflit israélo-palestinien, Bourita se montre prudent, estimant qu’« il est essentiel d’œuvrer dans la discrétion pour favoriser des discussions apaisées ». Le Maroc, fidèle à sa position historique, continue de soutenir toutes les initiatives en faveur d’une paix juste et durable, en respectant les droits du peuple palestinien et la solution de deux États.
Dans cet entretien, Bourita réaffirme l’engagement du Maroc à jouer un rôle constructif sur la scène régionale, que ce soit à travers des alliances solides avec des partenaires historiques comme la France, ou en soutenant des causes de longue date telles que celle du Sahara et de la Palestine. Le ministre souligne que cette vision d’une diplomatie active et responsable est portée par le Roi Mohammed VI, qui place le Maroc au centre des grands enjeux contemporains, en restant attaché à ses principes et à son patrimoine diplomatique.
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