Posted by - support -
on - 2 hours ago -
Filed in - Society -
-
2 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
L’Afrique du Sud, obstinée à mettre la question sahraouie en avant au sein des BRICS, s’est retrouvée face à une indifférence délibérément entretenue par ses partenaires lors du dernier sommet à Kazan.
Lors de la récente rencontre des BRICS en Russie, un évènement notable est passé quelque peu inaperçu dans la frénésie des annonces géopolitiques et économiques : l’absence de toute mention explicite du Sahara dans la Déclaration finale.
Alors que l’Afrique du Sud multiplie les discours en faveur du polisario, les autres membres des BRICS, focalisés sur la recherche de consensus économique et la résilience stratégique face aux pressions mondiales, accueillent ces propos avec une diplomatie silencieuse.
Dans le sillage des récents développements et des ouvertures de consulats étrangers au Sahara, il est clair que les BRICS préfèrent les alliances efficaces aux querelles stériles. La Kazan Declaration, dans sa finalité, se concentre sur la coopération et la stabilité, ignorant, sans équivoque, les appels sud-africains à donner une place au polisario.
Contrairement à 2023, lorsque le sommet tenu en Afrique du Sud avait inclus la question du +Sahara occidental +dans son communiqué final, le sommet de Kazan a pris soin de laisser de côté ce sujet brûlant. Ce silence n’est pas anodin, il reflète un possible revirement diplomatique au sein du bloc et fragilise l’ambition sud-africaine de faire de la question sahraouie une priorité régionale.
Pretoria, seule voix à défendre avec vigueur une cause que ses partenaires jugent désormais anachronique, a une fois de plus tenté de forcer le destin diplomatique du polisario dans la Kazan Declaration. Les résultats ? Un silence pesant, presque moqueur, de la part des autres membres du groupe, visiblement plus concernés par des enjeux stratégiques et économiques tangibles.
À l’inverse, le Maroc continue d’étendre son influence diplomatique en Afrique et au-delà, trouvant des alliés stratégiques au sein des BRICS et au Conseil de Sécurité. En multipliant les accords bilatéraux, les ouvertures de consulats dans les régions sud du Royaume et en consolidant son rôle économique en Afrique, le Maroc réussit à déplacer les lignes du débat.
De plus, la récente décision de l’Équateur de retirer sa reconnaissance de la prétendue RASD ajoute une pierre de plus à cet édifice diplomatique qui s’écroule progressivement pour le polisario. D’autant que cette nouvelle posture est renforcée par le soutien de Washington à l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.
L’Afrique du Sud, fervent allié du polisario et défenseur de ses revendications d’indépendance, s’en trouve de plus en plus isolée dans sa démarche. Depuis plusieurs années, Pretoria a cherché à attirer l’attention des BRICS sur cette question, en espérant rallier ses partenaires — notamment la Chine, la Russie et l’Inde — à sa cause.
Toutefois, les réalités géopolitiques et économiques ont imposé un silence lourd de sens lors de ce dernier sommet. La Russie, bien que proche de l’Algérie, semble davantage intéressée par ses propres intérêts énergétiques et militaires que par une prise de position ferme sur une question perçue comme périphérique. L’Inde et le Brésil, quant à eux, ont adopté une posture discrète, limitant leur soutien au droit international sans embrasser explicitement la position de Pretoria.
Le retour au silence des BRICS sur la question du Sahara pourrait être perçu comme une stratégie de neutralité visant à éviter les tensions internes au groupe. Les économies émergentes, rassemblées sous la bannière des BRICS, cherchent avant tout à renforcer leurs liens économiques et politiques sans être divisées par des querelles régionales.
En s’abstenant d’aborder directement la question du Sahara, le bloc envoie un message clair : les divergences internes sur des questions de souveraineté ne doivent pas entraver la coopération multilatérale, particulièrement dans un contexte dans lequel le BRICS aspire à “contrebalancer“ l’influence occidentale sur la scène mondiale.
Le sommet de Kazan a ainsi permis de réaffirmer les valeurs de multilatéralisme et de respect de la souveraineté, principes chers aux membres du BRICS. Cependant, l’absence de soutien explicite au polisario marque un tournant qui affaiblit la position algérienne et sud-africaine. Et ce, au profit d’une reconnaissance de facto du rôle marocain en tant que leader régional dans les enjeux de stabilité et de développement en Afrique du Nord. Il souligne également la nécessité pour le BRICS de maintenir une ligne cohérente en matière de respect des intégrités territoriales.
The post BRICS-Sahara : la diplomatie sud-africaine s’épuise en soliloques appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.