Après plusieurs années d’interruption, Uber, la plateforme mondiale de transport, a officiellement annoncé la reprise de ses activités au Maroc jeudi 27 novembre 2025. La relance concerne Casablanca et Marrakech et s’inscrit dans le cadre des préparatifs du pays pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2025, un événement qui mobilise la société pour améliorer la mobilité des visiteurs et des habitants durant cette période.
Dans un communiqué officiel, Uber a précisé que ses services seront exclusivement assurés par des véhicules de transport agréés. Les utilisateurs des deux villes peuvent dès à présent réserver leurs trajets via l’application et choisir entre les services UberX et UberXL, selon leurs besoins. L’application offre également plusieurs fonctionnalités avancées, telles que la possibilité de trajets multiples, la réservation anticipée, le paiement électronique et un support technique 24h/24, assuré par l’équipe d’assistance internationale de la société.
Cette annonce officielle fait suite à plusieurs signes avant-coureurs. Parmi eux, le recrutement d’un directeur national basé à Marrakech, supervisé par la directrice franco-marocaine Yousra Lakhdar, membre de l’équipe stratégie et planification de la branche Uber à Dubaï. De plus, les utilisateurs de l’application Careem, filiale d’Uber, avaient reçu des notifications annonçant une transition imminente vers les services Uber.
Un cadre légal encore incertain
La reprise des activités intervient dans un contexte où le cadre légal encadrant les plateformes de transport via applications reste flou. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, avait rappelé en juillet dernier que les services de VTC étaient illégaux au Maroc, tout en précisant que le ministère préparait un nouveau dispositif réglementaire pour encadrer ce type de services.
D’ailleurs, ces dernières années ont été marqués par plusieurs tensions entre chauffeurs de taxis traditionnels et conducteurs d’applications, poussant les autorités à renforcer l’organisation et la régulation du secteur.
Malgré le retrait annoncé en 2018, la filiale locale Uber Systems Morocco est restée légalement active, continuant d’enregistrer ses données financières auprès du tribunal de commerce. Selon des informations récentes, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 8,8 millions de dirhams en 2023, alors que la filiale Careem n’avait auparavant qu’un bureau représentatif à Casablanca, avant sa fermeture.
Un passé controversé
Uber avait débuté ses activités au Maroc en 2015, devenant le premier service de transport via application numérique dans le pays. Mais elle s’était rapidement heurtée à l’opposition des chauffeurs de taxis d’abord ( agressions sur les chauffeurs d’Uber etc …), puis de la préfecture de la région Casablanca-Settat, qui avait jugé l’activité illégale et émis un arrêté de suspension.
Cette situation avait entraîné une série de confrontations et de pressions juridiques, culminant avec le départ de la société en 2018. L’année suivante, Uber avait acquis Careem, opérant alors sur le même marché marocain.
Un nouveau départ dans un contexte exceptionnel
Aujourd’hui, Uber mise sur une version de ses services compatible avec le futur cadre réglementaire et sur la capacité à faciliter la mobilité des visiteurs lors de la CAN 2025, puis de la Coupe du Monde 2030, qui devrait impulser un développement du transport urbain et des services intelligents.
La société se présente comme une solution numérique simplifiant les déplacements, avec la possibilité d’étendre ses services à d’autres villes marocaines dans une phase ultérieure.
Toutefois, cette relance ouvre de nouveau le débat sur l’avenir du transport via applications au Maroc, la relation avec les chauffeurs de taxis traditionnels et les enjeux de modernisation du transport urbain, en cohérence avec la digitalisation et les investissements internationaux.
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