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« Vendre Casablanca à crédit » : c’est ainsi que l’opposition au Conseil de la ville a choisi de qualifier la cession de plusieurs biens communaux. Elle pointe du doigt certains élus pour leur rôle présumé dans cette orientation. Parallèlement, le bureau dirigé par Nabila Rmili souligne l’augmentation des besoins financiers de la Cité pour soutenir les investissements futurs, se félicitant d’avoir atteint des recettes dépassant les 5 milliards de dirhams en 2024.
Lors d’une récente session extraordinaire du conseil, Abdessamad Haiker, président du groupe des conseillers du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à la commune, a insisté sur la nécessité de soumettre les questions de cession aux conseils des arrondissements concernés pour avis préalable, suggérant ainsi le report de ces décisions. Il a justifié cette position en rappelant que, selon la loi organique, les ressources issues des cessions ne peuvent être affectées qu’à l’investissement, nécessitant donc une consultation préalable des conseils des arrondissements.
Haiker a également souligné que la loi exige que toutes les opérations liées à la gestion des biens, y compris les cessions, soient préalablement soumises aux conseils des arrondissements. Il a exprimé des préoccupations concernant le fait qu’un grand nombre de biens communaux sont examinés par des commissions composées de quelques personnes, certaines de ces questions étant entourées d’ambiguïtés.
En réponse, Abdessadek Morchid, porte-parole officiel de la commune de Casablanca, a affirmé que la ville est engagée dans de grands projets nécessitant des efforts financiers substantiels. Il a reconnu que, malgré des recettes dépassant les 5 milliards de dirhams, ces fonds restent insuffisants pour couvrir tous les investissements requis, justifiant ainsi les opérations de « valorisation« . Morchid a assuré que ces initiatives, même selon les membres de l’opposition, seront destinées à l’investissement en tant que garantie.
Lors des discussions, plusieurs membres du conseil ont exprimé des préoccupations quant au fait que, bien que plus de trois ans se soient écoulés depuis l’adoption de décisions visant à céder un ensemble de biens communaux estimés à 30 milliards de dirhams, les résultats actuels ne dépassent pas les quelque 90 millions de dirhams.
Houssine Nasrallah, membre du bureau accusé de « vendre Casablanca à crédit« , a défendu la stratégie de valorisation, affirmant qu’elle représente une orientation collective du bureau et non d’une personne en particulier. Il a exprimé sa conviction en déclarant : « Je préfère vendre une partie des biens immobiliers de Casablanca à crédit plutôt que d’hypothéquer l’avenir de la ville pour les générations futures« .
Nasrallah a expliqué que cette stratégie est principalement motivée par un prêt de la Banque mondiale, qui coûte à la ville 8 milliards de dirhams et 600 millions par an. Il a ajouté que le bureau a choisi de s’orienter vers la valorisation, en mettant certains biens immobiliers en cession et en soumettant d’autres à différentes formes de valorisation, la cession n’étant qu’une des formes possibles.
Il a conclu en affirmant que le bureau réussit jusqu’à présent dans cette opération, en est convaincu et solidaire, et qu’il n’a pas l’intention de s’arrêter, mais de continuer dans le cadre de ce que permet la loi.
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