Le dernier rapport « Grain: World Markets and Trade » de l’USDA révèle une nette progression des importations marocaines de maïs et une demande de blé toujours soutenue. Dans un contexte de vulnérabilité climatique et de dépendance structurelle aux marchés mondiaux, le Royaume reste l’un des principaux importateurs nord-africains, avec des volumes qui devraient rester élevés en 2025/26.
Le rapport « Grain: World Markets and Trade » publié récemment par le département américain de l’Agriculture (USDA) confirme une tendance marquante : les importations marocaines de céréales, en particulier de maïs, connaissent une nouvelle accélération.
Dans un contexte climatique tendu et de dépendance structurelle aux marchés internationaux, le Royaume se trouve parmi les principaux acheteurs nord-africains. Le document met également en évidence une stabilité notable de la demande marocaine en blé, essentielle pour la sécurité alimentaire du pays.
Selon l’USDA, les exportations américaines de maïs vers le Maroc ont enregistré une progression significative sur un an, témoignant d’un regain d’activité commerciale entre les deux pays. Cette hausse s’inscrit dans un mouvement plus large observé en Afrique du Nord, où la Tunisie et l’Égypte figurent également parmi les principaux demandeurs. Le rapport souligne que le Maroc demeure l’un des marchés les plus dynamiques de la région pour le maïs américain, une tendance souvent liée aux fluctuations de la production nationale de fourrages et aux besoins croissants des secteurs avicole et laitier.
Pour la campagne commerciale 2025/26, l’USDA maintient ses prévisions d’importations marocaines de maïs à 9,6 millions de tonnes. Ce volume confirme la dépendance structurelle du pays à ses fournisseurs étrangers pour couvrir la demande intérieure, en raison d’un déficit récurrent entre consommation et production. Le Maroc se positionne ainsi comme l’un des plus grands importateurs de la région, même si son niveau reste inférieur à celui de l’Égypte, premier acheteur africain. Cette stabilité dans les prévisions souligne que, malgré les efforts engagés pour améliorer les rendements locaux, les aléas climatiques continuent d’exercer une pression forte sur les disponibilités nationales.
Le blé, composante centrale du régime alimentaire marocain, affiche également une demande soutenue. L’USDA anticipe pour 2025/26 des importations de l’ordre de 2,9 millions de tonnes, un volume qui reflète la persistance d’une consommation élevée, notamment en milieu urbain, et la nécessité de compenser des campagnes agricoles marquées par l’irrégularité des précipitations. Le Maroc demeure ainsi l’un des importateurs importants de blé tendre dans la région, tout en diversifiant ses fournisseurs entre l’Union européenne et la mer Noire selon les conditions de marché.
L’analyse de l’USDA met enfin en lumière une configuration régionale où le Maroc apparaît comme un acteur stable mais vulnérable aux chocs extérieurs. Les cours internationaux, la disponibilité mondiale des grains et la compétitivité des origines restent des variables déterminantes pour les équilibres du marché intérieur. Face à ces incertitudes, les autorités poursuivent leurs efforts de sécurisation des approvisionnements à travers la constitution de stocks stratégiques et l’adaptation des mécanismes de soutien à l’importation pour lisser l’impact des fluctuations de prix. Le rapport souligne ainsi que les tendances observées en Afrique du Nord devraient continuer à structurer les flux mondiaux, avec un Maroc toujours dépendant, mais plus intégré aux grands mouvements du commerce international des céréales, selon l’USDA.
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