L’Office National Interprofessionnel des Céréales et Légumineuses (ONICL) a annoncé, lundi, la prolongation du soutien gouvernemental aux importations de blé tendre jusqu’à la fin avril 2025. Cette décision intervient face aux répercussions continues de la sécheresse, qui a sérieusement perturbé l’approvisionnement local en blé.

Dans un communiqué consulté par Hespress FR, l’Office a précisé que cette prolongation, initialement prévue jusqu’en décembre 2024, a été décidée après concertation avec le ministère de l’Économie et des Finances ainsi que celui de l’Agriculture. Des informations complémentaires seront fournies en temps utile.

Les importations de blé au Maroc connaissent une augmentation significative ces dernières années en raison des épisodes de sécheresse répétés. La production nationale de céréales a ainsi atteint 31,2 millions de quintaux pour la saison 2023-2024, marquant une baisse de 43 % par rapport à la saison précédente et environ 70 % par rapport au pic observé lors de la campagne agricole 2020-2021.

Cette chute drastique est largement imputée aux conditions climatiques défavorables pour la troisième année consécutive, combinées à un stress hydrique ayant frappé de nombreuses régions agricoles du pays. Les pertes de récoltes ont été particulièrement sévères dans la région Casablanca-Settat.

Historiquement, la France a été le principal fournisseur de blé au Maroc. Cependant, la diminution de sa part de marché au profit de la Russie, notamment en Algérie, a rendu le marché marocain d’autant plus stratégique pour les exportateurs français. Parallèlement, la baisse des récoltes en France et les mesures prises par le Maroc pour encourager la concurrence, telles que l’ouverture à des fournisseurs moins coûteux de la région de la mer Noire, ont permis à la Russie de renforcer sa présence sur le marché marocain.

En octobre 2024, la Fédération Nationale des Commerçants de Céréales et Légumineuses du Maroc a annoncé que la Russie devrait devenir le principal fournisseur de blé tendre pour le pays lors de la saison 2024-2025, dépassant ainsi la France.

Dans un marché mondial des céréales où les aléas climatiques et les fluctuations de l’offre redéfinissent les relations commerciales, le Maroc se tourne résolument vers la Russie comme partenaire stratégique. Cette orientation s’inscrit dans une démarche de diversification des sources d’approvisionnement, devenue essentielle pour répondre aux besoins croissants du secteur agroalimentaire national.

Début décembre 2024, Edouard Zernine, président de l’Union russe des exportateurs et producteurs de céréales (Rusgrain Union), a annoncé que la Russie prévoyait d’exporter environ 1 million de tonnes de blé vers le Maroc pour la saison en cours, avec l’ambition d’augmenter ce volume à 1,5 million de tonnes à l’avenir. Cette déclaration a eu lieu lors de la signature, à Casablanca, d’un protocole d’accord entre la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) et Rusgrain Union. Cet accord, d’une durée d’un an renouvelable, a pour objectif de faciliter les exportations de céréales russes vers le Maroc et de consolider une relation commerciale déjà en pleine expansion.

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