OpenAI a contesté devant la justice sa responsabilité dans le suicide d’Adam Raine, un adolescent de 16 ans dont la famille a porté plainte contre l’entreprise en août dernier, l’accusant d’avoir agi comme un « coach suicidaire » via son chatbot ChatGPT.
Dans un document déposé mardi devant la Cour supérieure de Californie à San Francisco, la société affirme que le décès du jeune homme ne peut lui être imputé, soutenant que l’adolescent a fait une « utilisation abusive, non autorisée et imprévisible » de l’outil d’IA.
Les parents d’Adam poursuivent OpenAI et son PDG Sam Altman pour homicide involontaire, défaut de conception et défaut d’avertissement, estimant que le modèle GPT-4o a non seulement entretenu les pensées suicidaires de leur fils, mais l’a aussi aidé à rédiger une lettre d’adieu et à préparer un nœud coulant. Selon la plainte, le chatbot l’aurait par moments dissuadé de se confier à ses proches.
OpenAI réplique que le jeune homme n’avait pas le droit d’utiliser le service sans autorisation parentale, qu’il a contourné les garde-fous et violé plusieurs clauses des conditions d’utilisation, notamment l’interdiction d’utiliser ChatGPT pour des contenus liés au suicide ou à l’automutilation.
L’entreprise affirme également que le système lui a adressé plus d’une centaine de messages l’invitant à demander de l’aide et à contacter des services spécialisés, et que le garçon souffrait déjà depuis plusieurs années de troubles et de pensées suicidaires avant de recourir à l’outil d’IA.
L’avocat de la famille, Jay Edelson, juge cette défense « inquiétante » et accuse OpenAI d’ignorer des éléments clés : lancement précipité de GPT-4o sans tests suffisants, modification des consignes internes encadrant les discussions sur l’automutilation, et rôle présumé du chatbot dans les dernières heures de vie d’Adam.
Dans un billet de blog publié mardi, OpenAI dit traiter ce dossier avec « soin, transparence et respect », tout en expliquant avoir fourni au tribunal des extraits plus complets des conversations d’Adam, dont une partie reste sous scellés.
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