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Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a reconnu, en réponse aux interpellations des députés lundi, l’existence de dysfonctionnements dans certaines cliniques privées, notamment le recours au « paiement au noir » et à des « chèques de garantie ». Lors de la séance de questions orales à la Chambre des représentants, Ait Taleb a pris la parole pour répondre à ces questions, soulevées par plusieurs groupes parlementaires, concernant la révision de la tarification unifiée des soins et la hausse des prix des médicaments. Le ministre a ensuite apporté des précisions sur ces sujets, tout en exposant les mesures en cours pour corriger ces dérives.
Sur la question sensible du coût des médicaments, Aït Taleb a voulu clarifier une situation souvent mal comprise par le grand public. Contrairement à ce que certains pourraient penser, les prix des médicaments n’ont pas augmenté, mais ils restent effectivement élevés par rapport au pouvoir d’achat a-t-il précisé. Cependant, il a annoncé une bonne nouvelle : plusieurs médicaments bénéficieront prochainement de baisses significatives de prix, un effort visant à alléger le fardeau financier des citoyens, en particulier ceux souffrant de maladies chroniques.
Ces précisions ont été apportées lors de la séance de questions orales, répondant à des interrogations des groupes parlementaires du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et du Parti authenticité et modernité (PAM) sur la révision de la tarification unifiée des soins. Une autre question, posée par le groupe Haraki (MP), portait sur la hausse des prix des médicaments.
Hassan Oumribet, député du PPS, a notamment dénoncé la prolifération rapide des cliniques privées, un phénomène qui, selon lui, s’est accéléré depuis la mise en place de la protection sociale. Il a également révélé que ces établissements captent 90 % des remboursements des caisses de couverture médicale, ce qui démontre, d’après lui, une tendance dangereuse à la privatisation du secteur de la santé au détriment des hôpitaux publics.
Oumribet a par ailleurs mis en lumière la réalité à laquelle sont confrontés de nombreux Marocains, contraints de se tourner vers les cliniques privées en raison de la faiblesse des services hospitaliers publics. Face à cette dépendance croissante, les cliniques n’hésitent pas à augmenter leurs tarifs, à imposer des chèques de garantie, et à encourager le recours à des paiements en « noir ».
De son côté, Mohamed Touimi Benjelloun, député du PAM, a souligné le besoin urgent de réviser la tarification unifiée des soins, un système qui, selon lui, n’a pas évolué en adéquation avec les avancées médicales et le pouvoir d’achat des citoyens. Il a rappelé que le coût des soins a significativement augmenté, une situation qui nécessite des ajustements pour garantir un accès équitable aux services de santé.
En réponse à ces préoccupations, Khalid Aït Taleb a rappelé que la classification commune des actes médicaux avait été revue, permettant de passer de 4.000 à 8.000 actes médicaux couverts par le système de santé. Cependant, il a reconnu qu’une mise à jour de la tarification pour ces actes est nécessaire, un travail actuellement en cours avec l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM). « Il est impératif que cette nouvelle tarification soit progressive, afin de ne pas déséquilibrer la couverture médicale », a-t-il affirmé, tout en insistant sur la nécessité d’établir des accords pour une mise en œuvre harmonieuse.
Le ministre a également tenu à nuancer les accusations portées contre l’ensemble des cliniques privées, rappelant que toutes ne sont pas concernées par les dérives observées. « Le ministère effectue des inspections régulières pour identifier et corriger les dysfonctionnements », a-t-il précisé, avant d’ajouter que toutes les infractions relevées, qu’il s’agisse des chèques de garantie, des montants exigés ou du paiement en « noir », sont prises très au sérieux.
Concernant la question spécifique des médicaments, Aït Taleb a confirmé que, malgré une perception d’augmentation des prix, les tarifs des médicaments restent stables. De plus, il a rappelé que la suppression de la TVA a permis une baisse immédiate des prix, les faisant passer de 7 % à 0 %. Il a aussi souligné que les prix de 4.500 médicaments génériques ont déjà été réduits et que 169 autres médicaments verront également leur prix baisser prochainement, avec des réductions pouvant atteindre 59 % pour certains traitements contre les maladies chroniques.
Enfin, le ministre a conclu en appelant à la patience et à la concertation avec les fabricants, afin d’éviter des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement des médicaments. « Il est essentiel de comprendre comment les prix sont fixés au Maroc », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité de réformer en profondeur le système du médicament, afin de garantir un meilleur accès aux soins pour tous les citoyens.
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