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Malgré une lutte acharnée, la langue amazighe reste “toujours reléguée au second rang”, une réalité contestée par les activistes et les organisations de défense de cette culture. Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a mis en lumière les défis persistants liés à la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe, ainsi que les retards notables dans son intégration au sein des administrations publiques et dans les médias, tant publics que privés.
Dans son rapport annuel de 2023, le Conseil a souligné le rythme alarmant de la généralisation de l’enseignement de l’amazighe. Actuellement, seuls 17 % des établissements d’enseignement primaire, indépendants et annexes, proposent des cours de langue amazighe. Une disparité marquée est observée : 31 % des établissements indépendants offrent cet enseignement, contre seulement 8 % des annexes.
Le Conseil a attribué cette lenteur à un manque criant de ressources humaines. Lors de la dernière rentrée scolaire, seulement 400 nouveaux enseignants d’amazighe ont été recrutés, portant le nombre total de professeurs de langue amazighe à 1.712 sur l’ensemble du territoire national. Ce déficit a un impact direct sur la capacité à déployer un enseignement généralisé de l’amazighe, limitant l’accès des élèves à cet apprentissage essentiel.
En outre, le Conseil a pointé la faible allocation de temps d’antenne pour les programmes en langue amazighe sur les chaînes de télévision publiques et les radios privées. Bien que la législation en vigueur exige que 30 % du temps de diffusion soit consacré à des programmes en amazighe, cette proportion n’est actuellement pas respectée, reflétant un manque de volonté et de soutien pour promouvoir cette langue dans les médias.
Il a également averti que la simple existence d’une chaîne de télévision et d’une radio diffusant en langue amazighe ne doit pas servir de prétexte pour ignorer les dispositions constitutionnelles et légales régissant le secteur médiatique. Ces médias doivent garantir une représentation adéquate et équitable de la langue amazighe, conformément aux exigences de la Constitution et aux lois nationales.
Dnas la même veine, le Conseil a exprimé une vive préoccupation concernant le refus de l’enregistrement de l’enfant « Amazigh T » dans le registre de l’état civil. Né en novembre 2023 dans la commune d’Aït Sedrat Jbel Sufla, dans la province de Tinghir, l’enfant a été refusé par le service de l’état civil, ce qui constitue, selon le CNDH, une violation flagrante du droit constitutionnel à l’identité et à la culture amazighes. Cet incident met en évidence les obstacles bureaucratiques et administratifs qui entravent la reconnaissance des droits culturels et linguistiques des Amazighs.
Le Conseil a critiqué la lente mise en œuvre du Conseil national des langues et de la culture marocaines, malgré les douze années écoulées depuis son intégration dans la Constitution de 2011 et la promulgation de la loi y afférente en mars 2020. Ce Conseil est d’une importance capitale pour la gestion de la diversité culturelle et du pluralisme linguistique qui enrichissent le Maroc. Il a pour mission de formuler des propositions stratégiques pour les politiques linguistiques et culturelles de l’État et de fournir des avis consultatifs au Roi, au gouvernement, et au Parlement sur les questions liées à la culture et à l’identité marocaines.
Par ailleurs, le CNDH appelle à des actions concrètes et coordonnées pour accélérer la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe, améliorer sa présence dans les médias, et renforcer les institutions chargées de la promotion et de la protection des langues et cultures marocaines, afin de garantir le respect des droits constitutionnels des citoyens amazighs et de valoriser pleinement la richesse du patrimoine culturel du Maroc.
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